13 juillet 2002

Sis tavuk

Je ne vous ai pas encore donné la recette du sis tavuk, alors voila : prendre des morceaux de poulet et les embrocher avant de faire en sorte de les dessecher a la cuisson. Servir avec plein de pain (au cas ou ce ne serait pas déja assez étouffant) et des gros piments (pour le cas ou vos convives bougeraient encore un peu). Avec de la soupe, l'inévitable salade, du thé et un soda : 7 millions pour 2.
Apres ce repas mémorable, on retourne au Çaldiran, mais on vous conseille moyennement si vous n'etes pas des routards entrainés (il y a quand meme de l'eau chaude). La derniere fois, il nous avait semblé mieux, mais c'est vrai qu'on venait de Mardin et de son hotel aux cafards et depuis, le temps a passé plus que l'éponge.
Ce matin juste avant de prendre ma douche (en tenue d'Eve évidemment ), je leve par hasard les yeux au dessus de la porte (il y a une petite vitre qui donne sur le couloir a environ 2,50 m du sol pour donner de la clarté) : un mec était en train de zyeuter. Le temps de m'envelopper de mon drap, il est trop tard pour ouvrir la porte et le coincer.
Une demie heure plus tard, quelqu'un frappe. Sandrine se dévoue pour passer un jeans et tombe sur un jeune qui d'un air tres stylé explique en anglais qu'un type avait regardé dans la chambre et qu'ils s'en étaient occupé. Aux gestes joints a la parole, on ne sait pas s'ils en ont fait de la charpie ou du kebap ! C'est vrai qu'ici ils commencent a avoir l'habitude : la derniere fois, ils ont joué les videurs pour nous débarrasser d'Hadi (Sandrine doit etre en train d'expliquer).
Je rassure les filles quand meme : en Turquie, ce genre d'incident est extremement rare. Il y a toujours quelqu'un pour vérifier qu'on ne vous embete pas et si ce n'est pas le cas, n'importe quel passant se fera un plaisir de dégager l'intrus. Meme dans les hotels, un turc ne peut rentrer dans la chambre d'une femme si ce n'est pas la sienne : meme la il hésite, mais c'est pour d'autres raisons.
Ca doit etre l'air de Van qui provoque ces mésaventures : il y a 2 ans, dans les marais pres du lac, 3 jeunes nous ont suivies pendant au moins une heure. C'est courant, il y en a toujours au moins un pour surveiller que tout va bien, on n'y fait meme plus attention. On essayait de trouver un chemin pour sortir du dédale des marécages, quand quelqu'un me saute dessus... et me fait un bisou dans le cou avant de s'enfuir. C'était un grand d'au moins 13 ans ! Bon, une autre fois, je vous raconterai les petits vieux délurés.

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