12 octobre 2004

Zarbi !

A peine les portes fermées, une hôtesse vient me demander ma carte d'embarquement sans me dire pourquoi ?!? Pour une fois, la Swiss est en avance, il y a un splendide arc en ciel inversé sur Paris où il a l'air de faire beau... au moins, il ne pleut pas comme a Istanbul. ... ce qui ne m'empêche pas d'avoir le cafard ! Ca fait déja plusieurs jours que les Kurdes me manquent (on s'habitue vite) et j'ai des mois de classement photo en perspective !!!

11 octobre 2004

Eglises byzantines

Là il a fait tres moche : - Bodrum camii : il ont dégagé la place devant, j'aimerais bien l'avoir autrement que sous la flotte
- Laleli camii : un peu mieux que la derniere fois mais c'est quand même pas ça
- Kalender Hane kilisesi : toujours pas d'angle
- Ekmekçi zade Ahmet Pasa medresesi
- Panaya kilisesi
- Vefa camii
- Sebasafa kadin camii
- Yavuz Ersinan camii
- Mustafa pasa hamami
- Porte de cibali
- Ayakapi
- Régie des tabacs
- St Nicolas
- Gül camii : j'aime bien le nom de celle-ci
- Yavuz Selim camii : c'est la Selimiye pas à Edirne
- Citerne Bonus
- Citerne Pulcherie : aussi nulle que la précédente mais il y en a une géniale fermée dont j'ai oublié le nom
- Nisanci Mehmet pasa camii
- Üç pasa camii
- Halil efendi medresesi
- Atik Ali pasa camii
- Semis Ali pasa camii
- Citerne Aspar
- Citerne Aetïus
- Ste Marie du Rosaire : ruines converties en décharge qui risque de disparaitre tres bîentôt
- Chapelle du palais disparu de Moldavie : en fait, il y a surtout des pneus
- Palais Anastase : ruines
- Domaine des Blachernes : idem

10 octobre 2004

Eglises et château

- Cerrah pasa camii
- Tombe soufie a Cerrahpasa
- Haseki (Hasekiye)
- Sulu manasteri (Samatya)
- Eglise sürüyani (assyrienne) Samatya
- Martyrium de St Kavipos et St Papilos (St Georges des Cypres Samatya)
- Sancaklar medresesi (ex église Gastrion) toujours Samatya
- Eglise St Georges Pareil
- Eglise St Nicolas Idem
- Eglise St Georges (y en a 2)
- Eglise Ste Hélène et St Constantin à Yedikule
- Ruines de l'église St Jean Baptiste de Studion mais je devais déjà avoir
- Citerne de Yedikule
- Chateau des 7 tours et remparts de Yedikule
Il a fait presque beau...

09 octobre 2004

Musée archéologique

Un tour au musée archeologique (5 millions) pendant que le soleil revient doucement.
Pas trouvé de salle byzantine, le çinili köskü est toujours fermé, l'éclairage médiocre, mais j'ai au moins les bâtiments de Vallaury. Dommage, il ne lui manque pas grand chose a ce musée...
Devant l'entrée de Topkapi, la foule est compacte et c'est le défilé des cars de tourisme : la saison s'annonce bien meilleure que l'année derniere, mais je ne vois toujours pas quel plaisir il y a a s'agglutiner a l'Etranger avec des gens qu'on ne fréquenterait pas a Paris ?
Rendez-vous avec le neveu de Selim. Comme il n'avait visiblement pas l'intention d'abandonner la partie et qu'il appelle toutes les heures, il a bien fallu que je réponde au moins a celui-la. Jeune journaliste sympa (et tres impressionné), on a la photo en commun, ce qui permet de meubler et de dévier comme d'hab sur la politique. On partage les mêmes opinions sur le sujet (et sur les photos de tonton) et il veut absolument que je vienne visiter son hebdomadaire : le passage d'un milieu a un autre se fait ici rapidement et sans le moindre probleme, du moins pour les Occidentaux.

08 octobre 2004

Je vais m'y mettre... bientôt !

Journée a l'abri entre potes en attendant le retour du soleil. J'aurais pu en profiter pour bosser un peu, mais je n'ai toujours pas ouvert Assimil, pas plus d'ailleurs que tous les autres bouquins techniques que j'ai trimballés un peu partout, parfois sur des milliers de kilometres. A part me donner bonne conscience en début de voyage (si, je vais bosser), ils n'ont jusqu'ici servi qu'a alourdir mon sac... mais j'y crois a chaque fois que je vais trouver le temps de m'organiser des soirées studieuses !

07 octobre 2004

Déluge à Istanbul

Il n'a pas arrêté de pleuvoir toute la nuit sur le trajet, et a Istanbul c'est carrément trombes d'eau et inondations. J'ai du mal a attirer l'attention d'un taxi et je suis trempée en quelques secondes... je ne suis absolument pas équipée pour le froid et en plus j'ai oublié ma tenue d'homme grenouille : ça commence mal !
Même apres 2 heures de sieste, ça n'est toujours pas passé : la météo nous refait le coup du déluge ! J'emprunte un parapluie pour rejoindre Nat qui est coincée chez elle (peut pas se déplacer, elle ne sait pas nager), et je tente de sortir Rino de sa caverne : peine perdue, je suis priée de le rejoindre... avec des pizzas !
Tentative de séchage au Balik pazari avant d'optempérer, devant des moules farcies, des calamars, des rougets et de la biere (29 millions) : faut bien ça !
J'ai coupé la sonnerie de mon portable qui insiste jusqu'a 4 heures du mat pour me faire répondre en turc sous la flotte : les Kurdes, inquiets pour ma sécurité, se sont passé le mot pour me mettre sous la protection de divers amis, freres, et autres cousins qu'ils ont a Istanbul ! Pas le temps d'être maquée et de déclencher les rivalités habituelles en choisissant un clan plutôt qu'un autre, même si c'est tentant et garanti générateur de fous rires : apres, faudrait gérer et passer beaucoup de temps a rassurer... et je rentre bientôt !

06 octobre 2004

Konya, le retour

Apres l'internet-café, il me reste encore plus de 6 h a meubler et vu le temps les photos sont exclues. A part un resto, rien de spécial a faire ici et il n'y a pas de cafés comme dans les grandes villes pour patienter au chaud. Donc, au hasard, Metin restaurant a la déco guimauve : foie froid, börek au fromage qui n'en sont pas et je cherche toujours le fromage, saç kavurma hyper gras, 1 biere et un nes au goût de chlore : 21 millions.
Comme j'ai encore plein de temps a perdre, je traine pour acheter des petits derviches tres moches, mais faut bien s'occuper... Heureusement qu'un keuf a pitié et égaie la soirée en se prenant un poteau a force de se retourner pour me regarder !

Konya, suite

Konya hésite entre passé et modernisme. Ca manque un peu de chaleur, même si a deuxieme vue, les habitants sont plutôt sympas : probablement un effet du tourisme de passage... Beaucoup de foulards, mais aussi beaucoup de femmes qui conduisent, ce qui n'est pas si courant dans les provinces.
A l'otogar, une agence m'a proposé un rabais de 5 millions sur mon billet, mais comme il faudrait que je prenne un taxi pour aller a l'otogar, c'est plus avantageux de l'acheter en ville même sans réduction. A priori, ils proposent tous les mêmes horaires et tarifs, dont un départ a 21 h (arrivée vers 7 h a Istanbul) pour 30 millions.
Hier, il ne faisait pas franchement chaud (surtout par rapport a Antioche), mais il y avait au moins du soleil. Aujourd'hui, c'est le premier jour de l'hiver dixit les commercants : changement beaucoup trop brutal a mon goût !
La mosquée Aziziye, pres de mon hôtel, date de 1875. Elle a été bâtie par la mere du sultan (Aziz je suppose) apres un incendie en 1867 qui a détuit une mosquée plus ancienne. Les fenêtres sont tres grandes (plus que la porte) et la pancarte précise barok-rokoko (je ne m'en lasse pas !). Elle est entourée d'un grand bazar dans lequel un guide me déniche et m'invite a prendre un thé, apres avoir renoncé a me vendre quoi que ce soit alors que sa fille a un magasin de tapis... parait que je ne ressemble pas aux autres touristes. Il parle tres bien français (il y en a quelques uns ici) et me signale que la mort de Mevlana ayant eu lieu un 17 décembre, il y a une semaine spéciale derviches cet hiver... et que je suis invitée.
la Serafeddin camii date de 1636. Je me contente de l'extérieur, côté mosquées je commence un peu a saturer. En plus, j'ai de la chance : c'est la semaine des mosquées, comme ça j'aurai une jolie banderole sur toutes les photos !
Je prends au passage l'école de l'industrie, avant d'aller au musée Karatay. Le gardien tient a bavarder et prendre un thé au chaud... et malheureusement aussi a me présenter a un groupe de Français qui vient de débarquer et que j'avais soigneusement ignoré : il est fier de mon turc et tient a leur en faire part ! (sûr que ça a dû les passionner !).
Le musée (entrée 2 millions) est une ancienne école et garde de superbes céramiques turquoises, bleues et noires, notamment sous la 1ere coupole. Elle date de 1251 et a été construite par le grand vizir Celalettin Karatay : sa tombe est d'ailleurs dans l'une des salles.

05 octobre 2004

Konya

Le soleil levant teinte de rose les montagnes autour de Konya. Dommage que les immeubles cassent un peu le spectacle, on se croirait hors du temps...
Je ne sais pas combien il fait ici, mais a côté d'Antioche, ça caille ! Ma chemise et ma veste photo (restée inemployée pour cause de chaleur) sont tres nettement insuffisantes !
Je discute avec le chauffeur de taxi : il est de Hatay et ravi de mon turc. Du coup, il ne me demande que 12 millions alors qu'il s'est arrangé pour en afficher 24 ! A un moment, le compteur est passé brusquement de 14 a 20 millions... cherchez l'erreur !!!
Le Konya oteli conseillé par je ne sais quel guide est loin d'être génial et a 30 millions, je ne cherche même pas a négocier ! Dans le coin, les hôtels ce n'est pas ce qu'il manque. Le Yasin est bien placé, propre, il y a de l'eau chaude : pour 20 millions, il me convient tres bien.
En attendant qu'ils préparent ma chambre, je fais un tour/repérage dans le quartier. Le musée de Mevlana est a côté et 2 représentants de la police font un détour pour m'accompagner a l'office du tourisme qui a part une carte tres sommaire de la ville, n'a rien a proposer...
Apres recherches laborieuses, et n'ayant aucune envie de kebap a 9 h du mat, je finis par tomber sur une excellente pastane : 1 pogaca normal, un au fromage, une creme chocolat, un nes, une bouteille d'eau : 3 millions.
Konya, ex Iconium et capitale seldjoukide, a vu passer pas mal de monde : les Lydiens, les Perses, Alexandre (le Grand, pas le coiffeur), les Romains, les Seldjoukides, les Arabes, les Ottomans, entre autres... Même Saint Paul y serait venu en 47/50.
La capitale des derviches tourneurs est tres pratique, même avec mon (ab)sens de l'orientation. Le principal de ce qu'il y a a voir est concentré entre 2 places reliées par une grande avenue. D'un côté, le petit mont avec la mosquée Alaadin, de l'autre la place du musée de Mevlana (entre Alaadin caddesi et Mevlana caddesi, les 2 rues se prolongeant l'une l'autre). Difficile de faire plus simple, Konya restera pour moi la ville ou je n'ai pas réussi a me perdre !
La Selimiye camii a été commencée par Selim II alors gouverneur de la ville et terminée pendant son regne (1566-1574). A l'origine, ça devait être un cadeau pour Soliman le Magnifique, mais Selim a dû penser que les absents ayant toujours tort, il lui revenait de laisser son nom a la postérité.
Le musée et le tekke de Mevlana (fermés le lundi : 3 millions) sont dans la roseraie de l'ancien sérail. Le turbeh date de 1274 et la célebre coupole en faience verte de 1396.
Visite un peu décevante. Les jardins et cimetieres derriere sont fermés au public, la seule salle avec des reconstitutions intéressantes est interdite de photos, l'intérieur du turbeh est trop sombre sans flash et il y a un monde fou. Entre les pélerins et les touristes qui débarquent par cars entiers, ça fait du peuple ! Le comble, c'est les grappes de Français pendues a leurs guides... plus calme dehors !
Sur le chemin de l'Alaadin camii (1251) et ses 41 colonnes byzantines, il y a 2 anciennes mosquées (Serafedin camii et Iplikçi camii).
Dans la cour, 2 turbehs intéressants et un peu plus bas, une sorte de coupole en béton qui protege des restes byzantins. Le tout est dans l'un des nombreux parcs qui parsement la ville.
L'ince minare medresesi (l'école au fin minaret, ce qui est faux, il n'a rien de spécialement fin) est derriere la colline. Le minaret est décoré de céramique bleue et le portail joliment sculpté.
A l'intérieur (2 millions), le musée abrite principalement des morceaux de pierres tombales, certains avec des écritures, d'autres avec des sculptures comme des anges, des aigles a 2 têtes... Pour une fois qu'il y a des indications en français, j'en profite : l'ince minare medresesi (1264) est a l'ouest du sommet Alâadin. L'école a été bâtie par le vizir Sahip Ata Fahreddin Ali sous le regne du sultan Izzedin Keykâvus II pour enseigner la théologie (le hadite). L'architecte est Kelût, fils d'Abdullah (non, pas celui-la) et la medrese a une cour ouverte, une seule exedre et présente un portail seldjoukide sur lequel sont sculptées des colonnes représentant des artichauts, Roumi (faut de l'imagination) et des plantes.
Extérieur du musée Karatay (plus l'heure pour les photos), avant un diner au Mevlevi sofrasi (pres du musée de Mevlana). Pas le temps d'en profiter : en quelques minutes le soleil se couche et il fait beaucoup trop froid pour paresser sur la terrasse.
Avant d'être conpletement congelée, j'avale le plus rapidement possible :
- des sarma : ici elles sont petites et servies chaudes, - un saç kavurma : petits morceaux de viande sautée avec des tomates et du piment, - un coca et une bouteille d'eau... le tout, 8,5 millions.

04 octobre 2004

Antakya

Apres la visite du souk (uzun çarsi), je vais chercher mon billet a l'otogar qui est a côté। Hatay/Konya : 11 h (soir) a 7 h 30 (matin), 25 millions.
Il y a une boutique de jus de fruits frais pressés sur mon chemin। Mélange pomme, poire, banane : 1,5 millions... dommage qu'il n'y en n'ait pas a Paris.
L'office de tourisme devrait être ouvert depuis plus d'une heure, mais si la grille est bien ouverte, le bureau est fermé। Il y a des chances pour que le préposé soit en train de buller dans le parc, mais faudrait savoir qui c'est !
Direction Harbiye (8 km, 700.000 TL) qui est l'ancienne Daphné(e ?) et doit son nom (laurier) a une légende. En gros, pour échapper a la cour trop assidue de Zeus (je crois, ou l'un de ses copains), Daphnée demanda aux dieux de la transformer en laurier.
Tour du côté des cascades, mais les endroits les plus jolis sont occupés par des buvettes qui affichent de grandes banderoles a la gloire de Pepsi and Co. Le cours d'eau qui forme un petit lac pres du resto d'hier a des reflets verts nuancés et charmeurs. Dommage, le coin est jonché de détritus (principalement plastique) comme un peu partout aux alentours.
J'ai pas mal bougé depuis que je suis partie, pour une fois que j'ai un peu de temps, je m'accorde un repas gastronomique। En fait, il y en aurait eu largement assez pour 2 !
- feuilles de vigne (sarma) farcies - salade tomates/aubergines (ail, piment, huile d'olive) - salade de persil (ici elle est au vinaigre balsamique, en Syrie ils la préparent avec du citron) - çiy köfte : viande crue battue tres fort pour tuer les microbes (on ne rit pas !), mélangée a du bulgur et du piment. La c'est tres mangeable, mais je soupçonne certains d'oublier volontairement la viande pour ne pas altérer le goût du piment ! - tagit kebabi : galette de viande hachée cuite avec du persil - 2 fromages locaux - melon
Le tout frais, bon et accompagné d'un raki : 25 millions।
Quand je rentre pour récupérer mon sac, tout est fermé : les étudiants se couchent tôt।
... les taxis aussi visiblement : avec la chaleur, plus de 25 kg sur plus de 2 km, c'est lourd !

03 octobre 2004

Antioche

Un gazi en fait, c'est un vétéran de guerre, au cas ou ça intéresserait quelqu'un।
Il fait une chaleur moite avec plus de 30 degrés : je suis trempée en permanence, heureusement qu'il y a une machine a disposition, je vais pouvoir faire une lessive avant d'être completement immonde !
Le forfait pour les visiteurs de la Maison de la paix est de 25 millions (env। 15 €) par jour. Les repas sont compris, et même en ne prenant pas celui de midi (je suis toujours a l'extérieur), c'est plus que raisonnable et ça permet a Barbara de continuer d'aménager pour améliorer l'accueil des étudiants.
L'office de tourisme est fermé aujourd'hui (c'est dimanche), mais le musée est ouvert (fermé le lundi) : 2 millions l'entrée, par rapport a Saint Pierre ou il n'y a pas grand chose a voir c'est donné, d'autant que côté mosaiques il y a de quoi faire।
Apres un tour dans le parc d'a côté (ici, il y en a toujours un), dîner avec Barbara et Maria (également Allemande) a Harbiye dans l'un de ces restos au bord de l'eau qui pourraient tout aussi bien être de l'autre côté de la frontiere।
Repas pratiquement syrien (10 €) : je reviendrai demain pour quelques photos de jour. Le coin fait partie de ma liste, c'est l'endroit chic a la mode et il parait que la nature est splendide.

02 octobre 2004

Antioche et les Apôtres

Barbara me demande ce matin si je peux photographier une équipe de sport de passage a la Maison : c'est celle de Fenerbahçe et un des accompagnateurs doit être Français... Dommage, ce n'est pas l'équipe de foot, mais celle de volley !
La mosquée Habib-i Neccar est dans le programme (et sur le plan presque aussi grand que moi) que m'a préparé Gabi। Neccar était un berger qui ne croyait pas en Dieu. Quand les apôtres entrerent dans la ville, il leur demanda de lui donner un signe de l'existence de leur dieu vivant. Les apôtres guérirent son enfant paralysé et Neccar devint un "ami de Jésus" et se retira dans une grotte dans la montagne. Quand les habitants d'Antioche (aujourd'hui vraiment sympas, même si pas kurdes) s'en prirent aux Apôtres, Neccar voulu les en empêcher et leur expliqua qu'ils avaient le signe du dieu vivant unique. En remerciement de cette info, il fut décapité et sa tête roula jusqu'a la ville, en bas de la montagne. Une mosquée fut plus tard bâtie a l'endroit ou elle s'arrêta, sur le site d'une église autrefois dédiée a la Sainte Trinité (Ste Sophie ?).
La tombe de Neccar devenu Saint est dans la mosquée dans une petite piece dédiée aux apôtres, et sa grotte est devenue un lieu sacré ou il y a un mur a voeux (a cailloux) qui est probablement aussi efficace que la pierre de Munzur Baba servant au même usage।
Je jette un coup d'oeil discret a la Gazi evi pour tenter de déterminer a quoi elle sert et éventuellement photographier la cour। Je n'ai pas le temps de finir mon mouvement que je suis cordialement invitée a rentrer, prendre un thé, visiter, photographier (la maison a 200 ans et il y a un mur a la gloire d'Atatürk). Ce n'est pas un musée, plutôt un truc officiel et sur la carte d'identité de celui qui m'a accueillie, c'est marqué Gazi...
Dej a l'Antakya evi : préférable d'y aller le soir, le midi ils n'ont pas grand chose। Aubergines grillées en tranches (patlican kizartma : c'est bon), purée de piments rouges aux noix et a l'huile d'olive (cevizli biber : ça réveille !), un gateau chaud au fromage parsemé de poudre de pistache (künefe : bof, le fromage fondu sucré c'est zarbi), une biere (Efes évidemment) et un nes : 11 millions.
Je continue le programme Gabi avec les immeubles qui sont prévus dans le coin :
- extérieur de l'Ata koleji qui est une ancienne demeure française ; - idem pour l'Antik Beyazit otel ; - pareil pour la préfecture ; - extérieur de l'église protestante coréenne fermée aujourd'hui (Kwanglim Methodist church, Seoul, Koréa) fondée par l'éveque Sundo Kim dixit la plaque qui mentionne "29/06/2000" ; - extérieur de l'église orthodoxe (c'est l'heure de la priere) qui date du 19e et dépend du patriarcat de Damas. Les orthodoxes forment a Antioche la communauté chrétienne la plus nombreuse qui compte environ 200 familles.

01 octobre 2004

Antioche chrétienne

Quelques photos de la maison et de son mur de la paix apres le petit dej, avant de demander au prêtre de l'église catholique si je peux photographier। Les Capucins sont a Antioche depuis 1846 et l'église est consacrée aux apôtres Pierre et Paul. La communauté compte environ 70 fideles et est le lieu de passage de nombreux pélerins.
Des francophones (tres sympas) vont faire un tour en taxi dans les parages (40 millions) et m'invitent a les suivre, ce qui m'évitera de galérer dans les transports।
Le monastere de St Simon Stylite le Jeune (521-592), au sommet de Samandag, est toujours en ruines et l'entrée du site est maintenant payante (500।000 TL, tarif turc exigé par le Levantin du groupe). Le gardien se souvient avoir vu le site en bon état il y a une cinquantaine d'années, avant qu'il soit saccagé. Il collectionne les pierres des mosaiques qui ont subi le même sort : certaines ont des couleurs vraiment splendides, on dirait des pierres précieuses... Le monastere avait la forme d'une croix et abritait 3 églises a triple nef ; il a cessé d'être utilisé au départ des croisés en 1268.
Le tunel de çevlik (Seleucie Piera) est a 28 km d'Antioche। Long de 1,33 km, il date de 70 et a été bâti par des ingénieurs romains pour l'empereur Vespasianus. La grotte Besikli abrite toujours ses tombeaux en pleine nature, et la encore pour voir le site, l'entrée est devenue payante : un million pour les Turcs, le double pour les autres.
Idem pour la grotte de St Pierre qui est un lieu de culte chrétien, et la c'est une vraie honte ! Les Turcs se sont approprié le site (tres petit) et font maintenant payer l'entrée 5 millions même aux pélerins, alors que l'entrée des lieux de culte est normalement gratuite en Turquie।
Le tarif pour les locaux, majoritairement musulmans, est de 2 millions... et le pire, c'est qu'ils l'affichent !

30 septembre 2004

Hatay, Antakya, Antioche

Batman/Antakya (Hatay) : 11 h, 30 millions। En théorie c'était direct, sur place il y a un changement pour un dolmus a Osmaniye et un autre a Iskenderun (Alexandrette). Sur le chemin, les barrages vident aussi ici les cours d'eau...
Taxi pour la Maison de la Paix ou soeur Barbara (allemande) a été prévenue par Gabi de mon arrivée। Elle a rénové de vieilles maisons d'Antioche et héberge des étudiants de toutes confessions. Chacun apprend a faire sa part de travail pour la petite communauté et est tenu d'assister a certains cours (gratuits) d'anglais et de chant. Ma chambre est vraiment bien (il y a même un petit salon), de bon goût, la réputation de la cuisine d'Antakya n'est plus a faire et la cuisiniere excellente.
Avant le dîner, les jeunes et Barbara m'invitent a prendre place dans leur cercle (les garçons me font déplacer pour que je sois a côté d'eux) pour rompre ensemble le pain en signe de paix et d'amitié. Le premier dit une priere (ouf, je n'ai pas a le faire), déchire un morceau de pain et le passe a son voisin de droite (avec le pain) qui fait de même. Quand tout le monde a donné et reçu un morceau, chacun mange celui qui lui a été offert et fait le signe de croix : bien entendu, je me suis complement plantée de sens !
Kasim me réveille vers minuit (décidément, completement inutile que je me couche tôt) pour me demander des précisions sur la suite de mon programme. Il veut me rejoindre en voiture et m'accompagner jusqu'a Istanbul (même jusqu'a l'aéroport). Je fais semblant de ne rien comprendre jusqu'a ce qu'il se lasse et me souhaite une bonne nuit... Même en cherchant dans le tas de numéros de téléphone qu'on m'a donnés, impossible de savoir qui est Kazim et ou j'ai bien pu le croiser !

29 septembre 2004

Batman, suite et fin

Selim m'a offert un de ces porte-clés bleus avec le symbole porte-bonheur qu'on voit un peu partout ici। Vu la tête de condamné qu'il fait, ça n'a pas l'air d'être vraiment efficace sur lui. Non seulement je vais partir, mais en plus j'ai refusé qu'il me prenne en photo avec son portable ! Depuis qu'ils ont ça, je passe mon temps a leur faire effacer ce qu'ils ont pris en douce : heureusement, ils sont généralement tellement contents d'eux qu'ils viennent se dénoncer tout seuls !
Nesrin n'est pas tres gaie non plus et voudrait que je reste encore, mais a part le festival (ça va bien 5 mn), pas grand chose a faire et a photographier a Batman et j'ai déja laissé de côté Ani et Hakkari pour venir। Je repasse a l'expo pour dire au revoir aux photographes, avant de m'apercevoir que la rue donne sur l'immeuble de cours de kurmandji. Tres loin d'être tres fréquenté comme c'était prévisible (malgré la propagande du PKK destinée aux Européens), les Kurdes ne voyant pas la nécessité d'apprendre correctement et de transmettre leur langue (le parti leur a imposé le turc depuis des années)... ça vaut bien une photo !
Un adorable zaza de 13 ans qui est resté longtemps avec moi hier vient me tenir compagnie et me dire qu'il m'aime : c'est mignon comme tout a cet âge (font pas encore de crises), et il a de grands yeux noirs avec des cils interminables a faire palir d'envie tous nos labos cosmétiques।
Le maire de Batman a téléphoné vers 7 h a Nesrin : il est a Ankara, rentre demain et veut absolument me voir chez elle ou a la mairie... Le festival n'est pas terminé et il ne faut surtout pas que je parte avant qu'il m'ait vue : "ils" veulent me faire un cadeau ???
Un peu long a la détente le parti !!! Trop tard, j'ai déja mon billet pour ce soir. Pour le cadeau, il n'y en a qu'un qui soit acceptable, mais depuis le temps je doute que ça fasse tilt un jour ! De toute façon, il est tout aussi bien livrable a Istanbul...

28 septembre 2004

Festival à Batman

Coup de fil de Selim qui nous invite pour le petit dej étant donné que hier soir on a refusé d'aller chez lui (rapport a Gracieuse)। Cette fois Nesrin prétend qu'on ne peut pas parce qu'on a prévu un petit dej français, mais que lui peut venir. Elle est enchantée de son excuse qui n'est pas un mensonge : un petit dej avec une Française, c'est un petit dej français (me font toujours rire a se sentir coupables de mentir !).
Tour dans un jardin ou il y a des chants kurdes et des danses de Hakkari, mais le cercle autour des artistes est trop restreint et le monde devant, ce n'est pas génial pour les photos। Tout le gratin est la, y compris Osman Baydemir qui a fait le déplacement : il tranche nettement sur les autres... Entendu parler de Neuneu 2 fois, mais pas compris a quel sujet...
Rendez-vous pour l'expo peinture-photo amateurs. Tous les photographes veulent mon avis (déclaré éclairé a l'hunanimité) sur leurs créations : pas évident de trouver un mot gentil et différent pour tout le monde !
Au passage des officiels, je croise le maire de Diyarbakir, qui m'ayant reconnue me dit bonjour spontanément... avant de se souvenir qu'il est pas mal encadré। Celui de Batman (qui croit visiblement que c'est a lui que je m'adresse) me fait de grands sourires en prenant une pause de personnage important : pas tres utile, ce n'est pas lui que je vise !
Le concert du soir est plus que médiocre : premiere fois que je ne vois pas les Kurdes danser। C'est tellement peu intéressant que les spectateurs font causette et cherchent leurs amis pour passer le temps et justifier leur déplacement. Ce n'est bien évidemment pas le discours-fleuve-propagande-simpliste du président du DEHAP qui améliore l'ambiance : il arrive même a se faire siffler par quelques courageux qui profitent de l'obscurité pour se manifester sans trop de risques (en plein jour, ils n'auraient plus jamais l'occasion de le faire).
J'abrege, je préfere encore aller dormir, d'autant que Gracieuse qui m'a maquée toute la soirée me tripote hypocritement le dos : quand elles font ça, j'ai toujours l'impression qu'elles cherchent le meilleur endroit pour planter le couteau !

27 septembre 2004

Batman

Van/Batman : 6 h, 3 millions de plus que dans l'autre sens avec la même compagnie ! Ce matin, je suis d'excellente humeur : bien dormi, il fait beau et le serveur vient de m'apporter une rose alors qu'il n'y a aucune fleur en vue dans le kavalti salonu : ça vaut bien un deuxieme kaymak !
Le car de 7 h 30 arrive a 8 h 45, mais je suis mieux placée que la derniere fois, juste devant, ce qui permet de profiter du paysage et de rager qu'une fois de plus, je ne pourrai pas photographier la route de Bitlis. Arrivée a Batman, j'appelle Nesrin : Selim va râler, mais je n'ai pas la moindre envie de dormir chez lui et d'avoir Gracieuse plusieurs fois par jour dans mon champ de vision. Nesrin m'appelle plusieurs fois en cours de route pour être sure que je ne vais pas partir sans l'attendre. En fait, c'est une Kurde de Syrie (pas Bulgare, juste un probleme de traduction) et est ravie que j'ai accepté son invitation : 1) Elle me pique a Selim 2) Elle n'a pas d'amies ici. Elle est mariée (2 enfants), mais son mari vit a Ankara pour régler des problemes administratifs qui l'empêchent d'exercer son métier de médecin (il est obligé de repasser des examens). Comme elle est jolie, intelligente, qu'elle a un métier et est indépendante, c'est le bouc émissaire des "bien-pensantes" dont elle subit en permanence la jalousie. Circonstance agravante, elle ne bave pas devant Le Soleil de l'humanité, ce qui est inadmissible pour la meute !
Ce soir, réception en plein air pour l'inauguration du festival : ces hypocrites ne servent que du coca ! Toutes les nanas sont hyper "chic" et maquillées comme des sapins de Noel : avec mon jeans/tennis, je ne passe pas inaperçue !
Au programme, une soliste et un pianiste arméniens (Diana Vekil et Satenik Muradyan) dont tout le monde se contrefout et qui sont la pour le décorum, chacun étant venu pour Se montrer. Hüseyin Kalkan, maire de Batman qui marche au cirage de pompes d'apres ses administrés, parade aux côtés du préfet (parait que l'équipe s'entend parfaitement pour magouiller d'apres la même source) et est aux anges de saluer une photographe française : Batman internationale, la je ricane ! Avec le président du DEHAP (Tuncay Bakirhan rien dans le cibouleau dixit mes sources d'information), ils font la paire : vont avoir l'air malin en réunion a pavoiser que Paris est venu les photographier... Quoi ? Quel OFK ???
L'ancien maire qui est venu faire un tour a l'air tres sympa et nettement moins crétin que les pantins de service : ça ne m'étonnerait pas que lui ait fait la relation, vu sa (longue) poignée de main chaleureuse et son regard insistant amusé...
Un Kurde d'Irak me fourre d'office sa carte de visite dans la main. Il tient a ce qu'on déjeune ensemble et veut que je vienne photographier chez lui. Promis, on s'appelle. Le Kurdistan c'est en projet et en lisant sa carte, le contact peut toujours servir : c'est le maire de Duhok...
Au détour d'une allée, un Kurde ravi de me revoir me sert la main vigoureusement : kikseksa ??? Paris, 1997... j'essaie de me souvenir, mais tout bien réfléchi je ne savais pas que nous connaissions le fils de Musa Anter : apres vérif, Sandrine non plus !
L'assistant du maire de Batman est un crétin (normal) agressif (ça c'est nouveau). Il me reproche que les Européens ne suivent plus aveuglément le PKK : j'essaie de prendre un air compatissant, mais je ne peux m'empêcher de me marrer. On le savait déja, mais si c'est eux qui le disent...
Ca va faire plaisir a plus d'un Kurde qui subissent toujours et qui sont franchement écoeurés de voir le parti collaborer sur le terrain pour assurer ses trafics en toute impunité। Les mêmes, n'aillant pas peur du ridicule, n'hésitent pas a reprocher a d'anciens prisonniers politiques d'avoir l'audace d'être toujours en vie !
La ou j'éclate carrément de rire, c'est quand Duroquet tient a me rassurer : il ne peut pas saquer les Européens qui ne marchent plus dans la combine, mais moi je n'y suis absolument pour rien et ça ne s'applique surtout pas a moi ! J'aurais adoré voir sa tête quand on lui a expliqué (c'est fait) qui était la gentille photographe qu'il ne fallait pas mettre dans le même sac que les autres !

26 septembre 2004

Ca bouge !

Pour une fois que contrairement a mon habitude je me couche tôt (11 h), j'aurais mieux fait d'éviter ! Alors que je dors profondément, vers minuit un abruti s'amuse a secouer mon lit et ils font une pagaille pas possible dans les couloirs.
J'entrouve (difficilement) un oeil pour engueuler l'abruti en question et lui demander de faire taire ses copains qui font joujou a courir partout en poussant des cris de panique. Personne a l'horizon, mais mon lit continue a bouger... et euh, les murs aussi. Il me faut plusieurs secondes pour que l'alarme résonne dans le coin le moins embrumé de mon cerveau : tremblement de terre...
Ben la, je dois avouer que je n'ai pas du tout assuré ! Le bon réflexe aurait été de me lever rapidement avec la couverture, d'attraper mon portable sur la table de nuit d'une main, le sac photo a mes pieds de l'autre, et de sortir le plus rapidement possible en remettant les questions a plus tard.
Une fois a la porte, tout en me disant que c'était parfaitement crétin, j'ai fait demi-tour pour enfiler mon jeans, réalisé que mon haut de pyjama était trop décolleté pour la région (quelle connerie l'éducation !), enfilé un sweat pour ne pas avoir froid en pleine nuit, changé pour une chemise pour ne pas avoir chaud dans la journée, réflexion faite a manches longues la chemise pour convenir a peu pres a toutes les circonstances (je me suis quand même empêchée de replier la premiere !), hésité a perdre du temps pour enfiler mes tennis mais si je garde mes sandales c'est moins pratique pour courir, ouvert la fenêtre pour savoir si c'était bien utile de descendre vu que ça caille (tout le monde est dehors)... finalement un pull ça serait peut-être pas mal ?... tout ça pour me rassoir sur le lit pour réfléchir a ce qu'il serait mieux de faire en cas de nouvelle secousse : descendre de 4 étages au risque d'être écrasée sous beaucoup de tonnes de béton ou rester a un étage élevé avec le risque d'être écrasée sous moins de tonnes de béton en cas d'écroulement de l'immeuble ?
Finalement si l'immeuble avait dû s'effondrer il l'aurait déja fait, en plus dehors il fait froid et je n'ai toujours pas résolu le probleme chemise/pull... sans compter que je tombe de sommeil : même pas entendu les autres remonter !

Journée kurde

Sont mignons mais gonflants avec leurs retards chroniques ! Apres le petit dej (re-kaymak), rendez-vous avec Firat qui voulait m'embarquer chez lui hier soir (il a failli réussir, il a fallu que je réveille les "gardiens" de l'hôtel a même pas minuit !). 3 heures d'attente alors que je me suis levée tôt expres et même pas internet pour patienter (pas d'électricité). Heureusement, je suis (tres bien) installée chez les Diyarbakirli qui passent la matinée a m'apporter du thé.
Ici, ils adorent Mehmet Uzun, mais confondent tatie Danielle avec Bernadette Chirac. Je suis morte de rire, d'autant que ce n'est pas la premiere fois. A Istanbul il y a quelques années, les Kurdes nous demandaient ce qu'on pensait de Danielle Chirac, persuadés que la cohabitation c'était parce que Danielle vivait avec Jacques !
J'essaie de comprendre les regles du tavla dont le but principal semble être de faire le plus de bruit possible avec les pions en charriant l'adversaire quand il perd : assez fort pour que personne n'ignore qui se fait battre par qui. Ca a l'air de rien comme ça, mais c'est tout un savoir-faire !
Je devais partir demain en camionnette avec Mahmut, mais le clan des Diyarbakirli associés n'est pas d'accord. Il consommerait trop de ce qu'il transporte (vin) et je risquerai de ne pas arriver entiere. Comme je lui avait dit que c'était ok, ils se chargent de lui mentir a ma place.
Tour a l'université pour voir les chats blancs aux yeux vairons : la maison des chats est fermée et l'acces a la fac est contrôlé par les militaires. Mais qu'est-ce qu'ils ont a foutre ici ?!?
Soirée kurde au bord du lac avec une Coréenne : déja mon anglais était loin d'être génial, mais la, je n'arrive plus a sortir un mot : c'est malin, tout vient en turc !
Firat s'arrange pour virer Kamil qui s'arrange pour me laisser sa carte de visite. Tres bien conservé et genre aristocrate, il m'a expliqué cet aprem qu'il avait eu 15 gosses avec 2 femmes différentes et que maintenant, il était temps qu'il pense un peu a lui : il cherche une femme de coeur intelligente et belle. Ses 2 pondeuses ne répondent visiblement pas a la définition (les maternités a répétition ça use le corps et l'esprit), mais moi j'aurais tout bon...
Je pars tôt demain, mais ils sont confiants tous les 2 : je vais revenir (un jour) et comme j'aurais eu le temps de réfléchir, je ne pourrai faire que le bon choix !

25 septembre 2004

Van

Il parait qu'il y a des spécialités culinaires spécifiques a Van, principalement pour le petit dej. J'ai repéré un kavalti salonu (resto pour petits dej) pres de l'hôtel qui fera tres bien l'affaire. Déja, ça a l'air apétissant (il y a la queue pour les ventes a emporter) et l'accueil est plus que tres empressé.
Je commence par du fromage aux herbes (bon et ça change du beyaz) avec des petites olives noires. Le patron râle sur le serveur parce qu'il ne m'a pas donné de cacik et que je dois impérativement le gouter... et l'apprécier vu que ça a l'air d'être la fierté de la maison. C'est un mélange de creme (yaourt ?) avec de la verdure (oignons ?) et c'est tres relevé : un peu hard pour le petit dej, mais avec du pain ça passe. Ensuite, kaymak. A Istanbul, c'est une sorte de creme fraiche (fabuleuse) au lait de bufflone. Ici c'est cuit et ça ressemble a une sorte de petite crepe. Avec du miel sorti tout droit de la ruche (avec les alvéoles), c'est un délice.
Pour finir, je demande un verre de lait froid qui tarde a venir et finit par arriver tiede : ils l'ont fait refroidir ! La, va falloir que quelqu'un m'explique le probleme de la température du lait ! Total avec un grand thé : 4 millions (un peu moins de 2,5 euros).
Je passe pas mal de temps a chercher le dolmus pour yedi kilise (7 églises). Le plan de l'office de tourisme n'indique que le nom des rues principales et de toute façon, pour trouver les rares pancartes, il faut s'accrocher. Ca, plus mon "sens" de l'orientation, je préfere demander (et créer un attroupement) pour apprendre qu'il n'y a qu'un dolmus le soir a 5 h : trop tard pour les photos et aucune garantie d'en trouver un en sens inverse.
Changement de programme donc et taxi pour le site au pied de la citadelle : 10 millions, je suis sure qu'il a mis le tarif de nuit, ce qui confirme qu'il vaut mieux les éviter, d'autant qu'il y a toujours ou presque un dolmus dans les parages (j'ai trouvé le bon en rentrant... a côté de l'hôtel !). Le site est fermé (la grille est cadenassée avec une ouverture beaucoup trop étroite pour passer), mais en faisant le tour, il y a des barbelés pas trop méchants.
La premiere mosquée est pas mal abimée et les ouvertures sont bouchées par des pierres. La seconde est fermée et visiblement abandonnée, mais pas depuis tres longtemps. Suffirait de faire les poussieres, il y a tout ce qu'il faut a l'intérieur y compris les tapis.
Mauvaise manip : ça fait 2 fois en 2 jours que j'ouvre le mauvais boitier ! La, ça devient grave...
Plus qu'a retourner pour refaire la premiere mosquée, sauf que 4 chiens de berger se sont installés entre temps et ne sont absolument pas d'accord pour que je passe... pour que je reste sur le site non plus d'ailleurs ! Je fais comment pour sortir, et vite de préférence ? A priori, le faible entrebaillement de la porte d'entrée cadenassée est toujours beaucoup trop étroit pour passer, mais avec les chiens derriere, ça aide bien...
Un Kurde me fonce dessus : mal aux dents. Il veut que je le soigne, que je contrôle ses médicaments, enfin bref, que je m'occupe de lui... A tout hasard, je lui donne un doliprane, avec un peu de chance et l'effet placebo ça peut éventuellement marcher.
Les paysans battent la laine dans les cours d'eau. Ca bosse dur, mais ils s'arrêtent tous pour échanger quelques mots et me souhaiter la bienvenue. Je fais le tour de la citadelle sans patauger dans le dédale des marécages comme la derniere fois, grâce a des gosses qui m'indiquent le chemin au travers des mares et des ruisseaux : je suis tout a fait consciente de devenir gaga, mais qu'est ce qu'ils sont mignons tous !
Arrêt eau/coca en bas de la citadelle. Le coin a été aménagé : petits restos et cafés en plein air. Le serveur m'offre un thé et me signale que j'ai au moins un ami a Van : lui.
Je rentre a pied accompagnée pendant la moitie du chemin par 3 jeunes anatoliennes de choc, tres convenables, avec foulard et toute la panoplie. Avec une telle escorte, je ne risque pas d'être abordée : même les gosses n'osent pas !
Rendez-vous a l'internet café habituel ou le serveur m'apporte régulierement du thé (offert par la maison). Quand il avise mon paquet de clopes vide, il me propose d'aller m'en chercher... J'ai dit qu'ils étaient adorables ?
Dernier dîner ici chez des Kurdes de Diyarbakir. Je commande des ailes de poulet/salade et un coca. Ils rajoutent de la soupe, de l'içli köfte (sorte de bouchée fourrée a la viande), de la semoule sucrée avec de la canelle, du thé...
Je devais partir demain, mais le bureau des réclamations m'informe que c'est hors de question parce que ça ne serait pas juste !

24 septembre 2004

Van - Hosap

Si déja a Istanbul il est rare de croiser une femme qui se promene seule la journée, a Van quand je rentre vers 11 h, les machoires se décrochent sur mon passage ! L'hôtel est bruyant et on entend tout ce qui se passe dans les chambres d'a côté. Entre ceux qui rentrent tard et ceux qui se levent tôt, pas beaucoup de temps pour dormir...
Pastane (pas de petit dej a l'Aslan) : 2 pogaca pas tres frais et un nes pour 1,9 millions... un peu cher pour le coin.
Hier, le chauffeur de taxi (j'ai trouvé, Lütfi c'est lui !) m'a proposé de me conduire au château d'Hosap qui est a 60 km : 100 millions ! Plus cher qu'un vol pour Istanbul ou la location d'une voiture a la journée, même a Diyarbakir ! Je fais ici comme a Istanbul : avant, je prenais des taxis, mais vu les arnaques conséquentes et constantes, maintenant je prends les transports en commun. Aller/retour Van/Hosap : 5,5 millions.
Le chateau daterait de 1642 et est attribué a Süleyman Mahmudi : si mes souvenirs sont bons, d'apres Sandrine c'est un chateau kurde, mais il ne devait pas rester assez de place sur la pancarte... 2 millions l'entrée et il n'y a pas grand chose a voir, d'autant que je dois avouer que sans kurde dans les parages, c'est beaucoup moins évident : ok pour monter, mais je fais comment pour redescendre avec le matériel ? Les 2 préposés aux tickets m'expliquent que je n'ai droit qu'a 20 mn parce qu'ils veulent aller manger (il est plus de 13 h 30)... apres m'avoir vendu le billet d'entrée ! Je les envoie bouler, ils n'avaient qu'a prévenir avant et en turc : aucune obligation de comprendre l'anglais !
A part la porte a l'extérieur ou il y a des inscriptions et 2 lions affrontés (avec des chaînes ?), pas de détails a prendre, mais ça a dû avoir de l'allure. J'espere avoir au moins les lions : j'ai ouvert le mauvais boitier en voulant changer de pellicule (faudrait que je pense a dormir un peu plus) !
En redescendant, je veux prendre un thé, mais le village est le lieu de prédilection de centaines de camions qui font la navette entre la Turquie et l'Iran. C'est hyper bruyant et archi pollué, mais pas d'autre endroit pour guetter le dolmus que devant leurs pots d'échappement.
Je n'arrive pas a faire décoller un PKK pur jus qui veut absolument me ramener en camion. Il me fait louper 2 dolmus en leur faisant non quand ils ralentissent et prétend qu'ils vont dans les villages alors que c'est marqué Van. Il veut ensuite me faire gober qu'il n'y en a plus : vu le niveau, c'était totalement superflu de me préciser sa tendance politique !
Il monte apres moi dans le dolmus que j'ai arrêté et me répete plus de 50 fois en moins d'une heure qu'on est arkadas et qu'il veut faire le taxi pour me promener dans la région. Il a 33 ans mais en parait bien 15 de plus et me donne le même âge que sa femme qui vit en Iran : 20 ans ! De mieux en mieux, si ça continue ils vont m'offrir des couches-culottes !
Pour l'instant, c'est visiblement la mienne qui l'intéresse de culotte ! Je le remets a sa place : grand coup de genou cette fois... Certains sont tellement lobotomisés qu'ils ont perdu, outre les neurones, absolument toute dignité et tout ce qui rend les Kurdes si attachants. Faciles a reconnaitre ici les militants : des années de propagande en ont fait des abrutis incapables de réprimer leurs instincts les plus bestiaux... beau travail !

23 septembre 2004

Batman - Van

Batman/Van : 15 millions, 6 heures avec une 1/2 heure d'arrêt.
Pemier contrôle de la jandarma a Degirmitas (25 km de Gevas). Ils prennent toutes les cartes d'identité turques mais snobent mon passeport. Une pancarte annonce que le contrôle c'est pour la sécurité des voyageurs, pendant que des appelés s'initient au montage/démontage des armes : les plus maladroits se font charrier par leur instructeur... ils ont l'air de nettement plus s'amuser qu'il y a 2 ans. Les Kurdes sont également beaucoup moins stressés qu'en 2002 ou a chaque contrôle ils étaient pratiquement au garde a vous et sous pression. La, en attendant qu'on leur rende leur carte, ils fument une clope en discutant avec les militaires (au moins les appelés et leur instructeur).
A Gevas, il y a un cimetiere seljoukide avec un turbeh comme ceux d'Ahlat.
La route de Bitlis est toujours aussi belle avec ses montagnes, ses petits torrents et sa végétation (dans d'autres zones, les montagnes ont beaucoup souffert), et je ne peux toujours pas la photographier !
6 heures de trajet pénibles : les sieges sont hyper étroits et rapprochés (et quand ça pose un probleme a mes 1,55 m, ça craint pour les autres !), et impossible de mettre le sac photo comme d'hab sous le siege. Résultat, je passe tout le voyage compressée avec 14 kg sur les genoux, et la clim qui est pratiquement inexistante n'arrange pas les choses !
A l'arrêt de mi-parcours, un étudiant m'invite a prendre un thé. Il est étonné qu'on puisse discuter et veut savoir pourquoi je n'apprends pas le kurde. Quand je lui demande si je dois me mettre au kurmandji, au sorani ou au zazaki, il est perplexe : ne s'était pas posé la question et ne sait pas ce qui serait le plus équitable...
A l'arrivée, il me propose de venir chez lui plutôt que d'aller a l'hôtel, mais comprend mon refus : ici, on me cherche toujours une famille sans homme a la maison. C'est tres respectable et rasoir, mais pour l'instant, c'est une excuse imparable !
Hôtel Aslan : 15 millions (la flemme de négocier). Plus propre et moins sinistre que le çaldiran, mais c'est a côté, ce qui me permettra de retrouver l'internet-café sympa (apres vérif, il l'est toujours).
Personne ne sait tres bien ou est exactement l'office de tourisme (pas même la police) et quand je finis par le trouver apres avoir mis a rude épreuve mon non sens de l'orientation, j'ai l'impression de débarquer de mars : les touristes ne doivent pas se bousculer, surtout en individuel.
En sortant, je reprends le chemin exactement inverse pour retourner du côté de l'hôtel... et je me retrouve exactement a l'opposé ! Je suis sure qu'on me change les rues de place quand j'ai le dos tourné !!!
... et qu'on écrit sur mon carnet quand je ne le surveille pas : j'ai le numéro de portable de Lütfi et ça fait des heures que je me demande qui diable peut bien être Lütfi !
Goûter/dîner kebap (1 adana, 1 salade, 1 coca : 4 millions). Le patron est tellement étonné-content qu'il ne veut pas que je paie mon repas. J'accepte seulement qu'il m'offre le thé, d'autant qu'il dénigre toutes les villes kurdes. Par contre, il me fait la liste de celles ou on trouve le plus de "femmes", ainsi que celle des hôtels ou elles vont. A toutes fins utiles, je lui signale au passage que je ne fais pas partie des natachas : il est horrifié. Il n'a jamais pensé ça une seule seconde et d'ailleurs, lui n'irait jamais voir ces dames... J'en conclus donc que c'est dans un but purement statistique qu'il les suit a la trace !
Il a une réflexion marrante qui en dit long sur le décervelage quand il apprend que je suis athée : comment je fais dans ce cas pour faire la différence entre le bien et le mal ? Le libre arbitre n'est pas plus un concept en vogue chez les musulmans que chez les chrétiens !
A côté de Cizre ou de Nusaybin, ici il fait un froid polaire (environ 25 degrés, mais beaucoup moins la nuit), du coup j'hésite sur la suite de mon parcours, même si se glisser sous une couverture est un plaisir délicieux dont j'avais oublié le souvenir.

22 septembre 2004

Sirnak

Le téléphone sonne vers 4 h du mat : ces Dugenoux l'ont programmé pour la priere du matin !
Le petit dej est nul, c'est même le plus mauvais que j'ai fait ici ! Pas de nes, portion de fromage ridicule, beurre et miel mais le pain est completement rassi... et le service laisse plus qu'a désirer, sans compter que ma table est crade.
Le directeur, dont la tête ne me revient toujours pas, vient s'installer en face de moi. Je ne comprends pratiquement rien a ce qu'il me raconte a part qu'il est kurde et qu'ici on capte une chaine kurde d'Irak (qu'il ne regarde visiblement pas). Pour son petit dej, bien placé pour savoir que celui qu'il sert a ses clients est infecte, il a apporté son propre pain !
Pour aller a la station de dolmus qui va a Hakkari, il faut prendre (dit-il) un taxi qu'il s'empresse d'aller me chercher (louche de sa part). En fait, c'est une voiture privée et ça sent l'arnaque. Le mec m'emmene a une station de dolmus ou pour Van, Hakkari ou ailleurs, le premier départ est pour demain !!! Je n'ai qu'a retourner a l'hôtel en attendant... ben voyons ! Si ce Ducon croit que je vais retourner dans leur hôtel de nazes, il se fait des illusions ! Ce n'est pas en arnaquant les tres rares touristes qu'ils vont en attirer d'autres (d'ailleurs, y en a-t-il d'autres ?). Je préfere encore retourner a Cizre et aviser sur place.
A Cizre, on m'apprend que pour aller a Van (c'est la direction pour Hakkari), le mieux c'est de passer par Sirnak... Nan ? Je n'y aurais jamais pensé toute seule ! Direction Batman, même avec les changements, je préfere.
Cizre/Idil : 2 millions. Idil/Midyat : 3,5 millions. Idil était un village chrétien, mais il n'en reste rien aujourd'hui. Les gens d'ici ont l'air sympas, mais il n'y a pas grand chose a faire, même pas évident qu'il y ait un hôtel...
Un type dégoulinant de sueur s'installe a côté de moi et met sa main sur ma cuisse en se tripotant ! Jamais vu ça en 6 ans ! Un bon coup de coude dans les cotes (et encore, il a de la chance de ne pas avoir autre chose a portée) histoire de lui apprendre les bonnes manieres le fait tenir a distance respectueuse le reste du trajet.
Midyat/Batman : 4 millions. Ma voisine est gentille et voudrait discuter, mais elle ne parle pas turc et c'est une véritable infection !
Taxi pour trouver un hôtel : 5 millions, ce qui vu la distance est une arnaque, mais quand la journée commence mal...
Le Zeki hôtel m'annonce 45 millions (50 $ affichés), mais baisse a 25 quand je menace d'aller voir ailleurs. C'est cher pour Batman, mais c'est un 3 étoiles propre avec la clim et la chambre est bien. De toute façon, avec 7 heures de transport dans des dolmus bondés, ça va comme ça pour aujourd'hui !
Le monde est petit avec les Kurdes ! Je réponds a un SMS de Selim que je suis a Batman. Il me demande ou, et quand je lui donne le nom de l'hôtel, je reçois un simple : "Tamam, görüsürüz" (en gros : d'accord, a bientôt). Moins de 2 minutes apres, le téléphone sonne : le réceptionniste (celui avec qui j'ai négocié) m'explique d'une voix mal assurée que Selim est son oncle, qu'il arrive (?) et me supplie presque d'avoir besoin de quelque chose pour qu'il puisse me l'apporter... J'avais classé Selim dans la case Nusaybin, mais en cherchant bien, il a dû me dire qu'il était de Batman.
Il commence par râler que je n'avais qu'a l'écouter et ne pas aller a Sirnak (en fait, il était surtout contre que j'aille ou que ce soit) et que si ça ne me plaisait pas, il fallait téléphoner pour qu'il vienne me chercher en voiture. La, je ricane : quand ça ne me plait pas je vais voir ailleurs toute seule comme une grande fifille... c'est ce que me reprochent justement les Kurdes en général et Selim en particulier !
On passe une heure dans un magasin photo qui lui fait des tirages pour une expo la semaine prochaine. Deux jeunes employés veulent parler foot français et photo. Le foot ne m'intéresse absolument pas, par contre côté photo on est sur le même terrain. Selim me demande d'en choisir 10 pour les faire agrandir, mais c'est délicat, il n'y en a pas une de bonne ! Soit le cadrage est nul, soit la photo sera floue a l'agrandissement...
Ensuite, soirée familiale que j'arrive a réduire a 2 h 30 : les soirées famille ou chacun perd son identité au profit du groupe me gonflent prodigieusement. En plus, la les femmes n'ont rien de cordial, même si elles affichent un sourire de façade et c'est sans compter les gosses qui petits ont ici tous les droits, et que personne ne pense a coucher même a des heures tardives. Résultat, quand le moulin a paroles se fatigue, ça chouine pendant des heures ! Heureusement, il y a une architecte bulgare qui parle un peu français et qui est tres sympa, d'autant qu'elle a vécu dans plusieurs pays et a des choses intéressantes a partager...

21 septembre 2004

Nusaybin - Sirnak

SMS a 8 h 30 du matin : "Je serai a l'hôtel dans 20 mn". Sombre histoire de machine tombée (providentiellement) en panne et qui fait que sa présence n'est pas utile aujourd'hui au travail. Je fais semblant d'y croire, mais ce silence jusqu'a l'otogar est vraiment éprouvant... et ce crétin de dolmus qui n'en finit pas de prendre son temps pour partir !
Nusaybin/Cizre (environ 150 km, 5 millions, 1 h 20). Mes voisins me signalent un village chrétien détruit pres de Nusaybin : Der Maravg (Marine ?). Les questions fusent dans le dolmus : ils veulent tout savoir de mon parcours, ou je vais, pourquoi, comment... Tout le monde parle turc, ce qui est tout a fait inhabituel. J'ai l'explication quand mon principal interlocuteur, tres sympa, fait faire au dolmus un détour pour se faire déposer a sa caserne ! Militaire en civil et certainement pas un appelé. Intéressant qu'il trouve ma présence tout a fait normale et qu'il ait participé avec les autres a la recherche d'églises sur mon trajet, y compris celles détruites par l'armée !
Cizre (69.600 habitants au moment ou le panneau a été planté) est toujours aussi chaude et poussiéreuse. L'arrêt des dolmus pour Sirnak est pratiquement en face du Grand Hôtel Onsar : la derniere fois, un taxi nous a fait faire le tour de la ville, alors que nous n'avions qu'a traverser !
Cizre/Sirnak (45 km, 3 millions, environ une heure). Dans le village de Kasrik, il y a un pont qui a l'air ancien : dommage que je sois en dolmus.
Ancien village assyrien occupé par des gardiens de village, Sirnak est aujourd'hui une petite ville de montagne aux constructions relativement récentes (et de tres mauvais goût) et sans le moindre intérêt. Depuis le départ, il y a un silence inhabituel dans le dolmus, mais quand je demande a mon voisin s'il connait l'hôtel que je cherche, tout le monde s'en mêle : intimidés par l'extraterrestre ?
Le dolmus me dépose juste devant l'hôtel Ilkar : 20 millions avec le petit dej. Pas tres vieux, mais pas tres entretenu, côté propreté c'est tres moyen et la tête du directeur ne me revient pas, mais bon...
Dans le coin pas d'église, une mosquée (plus ancienne que les horreurs les plus visibles) qui de loin ne me dit rien, mais je suis la pour le mont Cudi (Djoudi) et aussi un peu parce que la derniere fois c'était yasak.
Cay bahçesi/lokanta devant le rival du mont Ararat : les 2 prétendent détenir l'arche de Noé (Nuh). En une 1/2 heure, aucun serveur n'ose m'approcher, alors que tout le monde me regarde comme une bête curieuse et sans me jeter la moindre cacahouette en plus, ce qui n'est franchement pas sympa, d'autant que j'ai zappé le petit dej et que je commence a avoir faim ! Sont crétins ici, l'accueil change radicalement de celui de Nusaybin !
Je change de cremerie pour aller dans un endroit un peu plus civilisé que j'ai repéré tout a l'heure : Diyarbakir salonu. La, ça se précipite avec de grands sourires et ça envoie un serveur me chercher un coca light a l'autre bout de la ville : poulet, salade, coca, nes avec du lait (le serveur repart en courses pour le lait) : 4 millions.
Je suis bien entourée : 2 keufs et un militaire ont une brusque envie de kebap kurde ! Ils sont plus nombreux ici qu'ailleurs, frontiere avec l'Irak et terrain de jeu PKK obligent...
Je monte sur le toit de l'hôtel qui est le bâtiment le plus haut du coin, mais le soleil ne se couche pas du bon côté, il y a un voile atmosphérique et les immeubles en contrebas gachent la vue pour les photos.
Le directeur me rejoint pour me demander d'un air mielleux si j'ai besoin de lui (?) et me rend la carte de mon hôtel a Istanbul qu'il a piqué dans mon passeport !
Même pas envie d'aller dans un internet-café, les gens d'ici ne me plaisent pas des masses. Je m'enferme a 6 h, je vais profiter de la soirée pour nettoyer mes appareils qui en ont plus que besoin !

20 septembre 2004

Nusaybin, suite

Réveil vaseux, je tiens a peine debout. J'espere que ça ira mieux apres 2 dolipranes et un café. J'attends que ça passe en consultant mes mails, mais ça va de moins en moins bien et je ne me sens pas vraiment le courage de porter 25 kg sous un soleil de plomb. Supporter des km dans un dolmus bondé ou un car a la clim assassine ne m'enchante pas beaucoup non plus. Finalement, quitte a être malade (ce qui arrive a chaque fois avec la chaleur et la clim), autant que ce soit ici.
Je préviens le réceptionniste que je reste finalement une nuit de plus et je retourne me coucher. Avec la fievre, je tombe de sommeil, mais impossible de dormir et encore moins de lire : autant aller végéter au salon.
Je ne reste pas longtemps seule. L'un des habitués me tend une gauloise : parait qu'on en trouve facilement en Irak et en Syrie. Comme je ne l'ai pas mordu, ça encourage les autres qui viennent s'installer un par un pour discuter, pendant qu'un peu plus loin un conférencier improvisé (inconnu au bataillon) m'invente une saga digne d'Indiana Johns version femelle et la raconte a qui veut l'entendre : parait que les keufs sont passés hier, ça aide a broder !
Mon voisin le plus proche, qui a voulu savoir mon âge, passe une bonne heure a s'exclamer incrédule a intervalles réguliers : "Otuz dokuz !" (39), et ça finit par se propager dans toute la salle qui réalise que j'ai "tres légerement" plus de 25 ans. Ils me font même lever et tourner pour évaluer, mais ne veulent pas en convenir. Je tiens toujours a peine debout, mais je suis pliée de rire !
Selim qui m'a rebaptisée Berfin (a priori, ça doit vouloir dire perce-neige) m'emmene au resto d'a côté a peine arrivé. Il a l'air nerveux, tendu, malheureux et en même temps plein d'espoir. Je préfere le détromper tout de suite : je suis restée une journée de plus a cause de la fievre... Repas pénible. Il a du mal a parler et il lui faut plus d'une heure pour se reprendre un peu.
Le probleme avec eux, c'est qu'ils n'arrivent pas a se blinder au moins un minimum. Côté coeur, ils sont sans défense et chaque départ leur en fait revivre d'autres, plus anciens et irrémédiables.
Selim a (avait ?) un fils de 18 ans, un étudiant brillant parti faire des études de sociologie a Ankara. Il a disparu du jour au lendemain sans laisser la moindre trace : police, enrôlement dans la guérilla, mort, vivant ? Ca fait 7 ans que son pere ocille entre doute, chagrin et lueur d'espoir.
Rien n'est pire que l'incertitude et ici ces histoires sont monnaie courante... leur transfert sur moi (celle qui va partir) aussi, d'ou probablement le coup de massue quand ils réalisent qu'ils ne peuvent ni me retenir, ni me protéger : pas plus qu'ils n'ont pu le faire pour les leur disparus. Ils finissent par se rassurer un peu quand ils constatent qu'on peut partir et donner des nouvelles, et parfois même revenir...

19 septembre 2004

Nusaybin, Marine

A peine réveillée, mon guide d'hier m'appelle pour me prévenir qu'il m'attend dans le salon de l'hôtel. Le temps de prendre une douche et de descendre, il a encore disparu : ça commence a devenir zarbi cette manie !
Apres le petit dej, n'ayant donc plus de rendez-vous, je passe un coup de fil a Selim, ravi que je sois toujours la. On va faire un tour au barrage a quelques kilometres : pas tres grand, beaucoup moins impressionnant que celui de Keban par exemple. Des Kurdes nous arrêtent dans notre balade : ils tiennent absolument a ce que je partage leur pique-nique. Apres 3 refus, ça va plus vite d'accepter, d'autant qu'ils sont fermement décidés a ne pas comprendre !
Ils signalent a mon guide que le site de Marine dont on m'avait déja parlé n'est pas tres loin. Je dois normalement y aller cet aprem avec Suleyman qui doit m'attendre a mon hôtel. On récupere un copain en chemin et apres quelques recherches pour trouver la bonne route, on prend une piste de plusieurs kilometres sans croiser personne.
Au bout, il y a quand même quelques rares paysans qui vivent dans une solitude poussiereuse et etouffante. Cet ancien village arménien a dû être prospere si on en juge par ses nombreuses maisons en pierres blondes. Malheureusement, l'armée est passée par la il y a une 10e d'années et a tout détruit, y compris le monastere.
Les Kurdes s'étant visiblement passé le mot pour me faire grimper le plus haut possible, cette fois je ne me pose pas de question sur la façon de redescendre : je demande de l'aide, d'autant que même eux ont tendance a déraper.
Sur le chemin du retour, 2 gardiens de village, fusils en bandouliere, surveillent a cheval la récolte de coton, probablement pour le compte d'un grand proprietaire terrien.
Des dizaines de camions de compagnies pétrolieres vont en Irak pour se ravitailler en pétrole : un vrai défilé !
On fait un détour par Odabasi pour voir l'église orthodoxe St Abraham (Mor Abrohom). Elle a été bâtie il y a 35 ans et ne présente donc pas un intérêt particulier a part le fait d'exister.
Deux rouquins avec un accent belge pas possible (ici, ça fait tres exotique) m'expliquent qu'ils sont nés la. Partis en Belgique il y a 22 ans, c'est la premiere fois qu'ils reviennent au pays. Ils ont fait le tour de la plupart des églises de la région et sont effarés : "Ils ont pratiquement tout détruit !". J'ai tres peu de temps pour discuter avec eux (ils sont araméens et parlent leur langue maternelle) avant que mes 2 Kurdes ne m'enlevent : ils viennent brusquement de se souvenir qu'ils ont un truc urgent a faire... ailleurs !
Avant de rentrer, on fait une halte pour faire laver la voiture qui est couverte de poussiere rouge. J'en profite pour aller voir de plus pres un champ de coton juste a côté. Le propriétaire vient me voir (en me répétant toute les 30 secondes que je suis çok güzel), tres fier de son exploitation et de sa grande maison qu'il me désigne un peu plus loin. Comme je lui fait remarquer que la culture du coton est particulierement difficile, il me fait une démonstration de cueillette. C'est vrai qu'avec l'habitude c'est tres rapide, mais courbé en 2 toute une journée sur des milliers de plants et sous un soleil de plomb... Je repars avec le fruit de sa récolte improvisée...
On termine la soirée par un pique-nique chez un ami qui s'étonne : on a eu de la chance, il y a tres peu de temps c'est l'armée qui nous aurait accueillis a Marine... et difficile de faire croire au hasard !
J'ai fini par localiser Hasana (pas sur les cartes) qui doit se situer entre Cizre et Silopi. Le village a été détruit et il est plus que fort probable que l'église ait subi le même sort. Pas vraiment nécessaire donc de faire le détour, des ruines j'en ai déja plein mes albums ! Et puis les Kurdes ne veulent pas que j'aille a Silopi : le PKK continue ses conneries...
Selim qui m'attendait pour me dire au revoir précipite les adieux : il a les larmes aux yeux parce qu'on ne va plus se voir ! Avec eux, les départs me filent toujours le bourdon ! Qu'ils aient 20 ou 60 ans, même avec tout ce qu'ils ont vécu, il leur suffit de partager quelques heures pour qu'un départ se transforme en drame déchirant.
Vers minuit, SMS : "Dors-tu ? Je n'ai pas sommeil". Ben oui, enfin presque, je suis completement HS ! 2e message : un simple "bonne nuit" auquel je ne réponds pas, avec le sentiment de m'être encore une fois transformée en bourreau !
... Je garderai de Nusaybin la Chaleureuse un souvenir particulierement émouvant (je sais, je radote...).

18 septembre 2004

Nusaybin, Kalecik

L'église syriaque de Mar Yacub est dans une rue a côté de l'hôtel. Yacub (St Jacques le Grand) a été le représentant de l'église d'Orient au Concile de Nicée en 325, date de la construction de l'église.
La tombe du saint est dans une crypte, un peu endommagée pendant une guerre (laquelle ?).
A Nusaybin même, il n'y a pas plus d'une 20e de Syriaques, la plupart vivant dans les villages.
Il y a des fouilles actuellement qui ont l'air d'être fructueuses dans la cour et à l'intérieur de l'église. Beaucoup de vestiges de l'époque romaine et l'un des responsables me parle de la Perse et du culte de Mithra (env. 2300 av JC), mais la, je n'ai pas compris tous les verbes.
Dans les environs, il y a au moins 3 monasteres ou églises importantes : Mar Yuhanna, Mar Evgin et Der çepte. Il y a également un site (Dara) avec des vestiges perses, byzantins et syriaques.
Un photographe kurde (athée) me montre quelques une de ses réalisations dont certaines sont tres réussies. Quelques sujets intéressants sur les religions comme cette photo réunissant 3 femmes : musulmane, yézidie et chrétienne.
Il passe chez lui pour prendre son matériel et on va faire un tour a Kalecik (petit chateau). C'est une ancienne forteresse kurde (qui daterait de l'époque romaine) sur laquelle un village a été bâti il y a 150 ans.
Petit probleme : les Kurdes sont de vraies chevres et s'arrangent généralement pour se percher le plus haut possible. La, le chateau est au sommet d'une montagne (je préfere éviter de regarder dans les virages, le chemin n'étant absolument pas conçu pour une voiture), le village sur le chateau, et mon guide tient a me faire monter sur le toit de la plus haute maison par un échelle plus que sommaire. Il a pris mon matériel en plus du sien pour me faciliter la tache, mais je ne vois absolument pas comment redescendre de mon perchoir !
Ca le fait bien évidemment marrer (moi, beaucoup moins) vu qu'il n'a pas la moindre idée de ce que peut être le vertige. Enfin bref, j'ai quand même réussi a descendre (sais pas par quel miracle) et a prendre quelques photos qui devraient être sympas des villageois (ils sont une 15e) et de leur village.
Mon guide me raccompagne a l'hôtel et me donne rendez-vous a 7 h, puis vient finalement me prévenir a l'internet café que ce sera pour 10 h (pas revu !?).
Il n'y a pas beaucoup de constructions anciennes ici, la ville ayant beaucoup subi, tout a été reconstruit au fur et a mesure. L'armée est d'ailleurs toujours présente (on la voit parfois en ville), même si elle est beaucoup plus discrete qu'il y a 2 ans dans la plupart des villes kurdes.
En sortant de la lokanta (kebap, salade, eau, soda, thé : 4,5 millions), il y a plus d'une centaine de Kurdes assis devant 2 écrans de télé en plein air et qui hurlent régulierement. Tous les supporters de foot se ressemblent, sauf que la, ils n'ont pas une biere a la main ! Si ça intéresse quelqu'un, c'est Fenerbahçe qui a gagné (contre Malatyaspor).
Je prends le frais devant l'hôtel avant de monter dans ma chambre (survivance de l'état d'urgence, ici tout ferme tôt) quand Selim vient se présenter : photographe a ses heures (décidément, c'est la journée), il me montre les dernieres vues de Hasankeyf qu'il a prises avec son numérique (ici, on dit digital). On va faire un tour dans un jardin proche qui me rappelle beaucoup la Syrie, et apres les échanges d'usage (il est kurde mais également d'origine arménienne par sa mere et m'a généreusement attribué 25 ans), on aborde la politique.
On a les mêmes opinions, a savoir que le PKK/mafia fait tout pour que la situation se dégrade (a son profit) et que les meilleurs moyens de s'en débarasser, c'est de revoir le systeme éducatif, de développer l'activité économique et de lutter contre la corruption. Comme beaucoup, il ne se fait pas d'illusion sur les intérêts réels des soutiens européens du parti, y compris les "généreux amis des Kurdes" habituels.
En rentrant, on passe devant le bureau local du Dehap. Il veut mon avis et est ravi de constater qu'a part de rares exceptions, je les prends pour des nazes. Lui non plus n'a pas digéré la fermeture du Hadep...

Mardin, fin

Mardin/Nusaybin : 55 km, 1 h, 3 millions.
La compagnie Mardin Seyahat est a côté du Bilen : plus simple d'y transporter les bagages que de prendre un dolmus. En théorie, ils ont 3 départ le matin : 8 h 30, 9 h 30 et 11 h. Comme il y a un internet-café juste a côté, celui de 11 h me convient tres bien.
En l'attendant, l'un des employés m'emprunte mon dico pour me dire que je suis douce (???) et pour me demander les renseignements habituels : âge (il croit que je blaque), situation matrimoniale... Quand il s'aperçoit qu'il aurait pu me parler en turc, il passe a plus complexe et veut savoir si un mariage blanc lui permettrait d'obtenir un visa pour la France : peu de chances, d'autant que les candidates aux embrouilles ne doivent pas se bousculer !
Il m'indique que le papillon de ma montre (Swatch) est kurde et DEHAP. Je rectifie : pas DEHAP, HADEP ! La, il sont tous sciés puis contents qu'une française s'intéresse a leur sort. Il veulent savoir si je pense que le HADEP c'était bien : visiblement, il y a des regrets !
Beaucoup trop de petits cireurs de chaussures proposent leurs services. Dans la région, le travail des gosses, parfois tres jeunes, est une véritable plaie.
Finalement, le dolmus est un car en provenance d'Istanbul : 1 h 15 de retard.
Premiers barbelés a 30 km de Nusaybin le long de la frontiere syrienne, mais peu de militaires par rapport a 2002. Jusqu'ici, aucun contrôle, les seuls uniformes avec qui j'ai été en contact faisaient partie de la police touristique et proposaient des infos pour la visite des sites.
Par contre dans le coin, la plupart des rivieres sont asséchées, leur cours ayant été détourné pour alimenter un barrage qui irrigue les champs de coton. Seuls restent leurs lits vides et les ponts qui les enjambaient.
A Nusaybin (74.100 personne selon le panneau, 80.000 selon une source kurde), il n'y a pas de taxi officiel avec compteur. Le service est assuré par des voitures particulieres en collaboration avec les agences. 5 millions pour aller au Bulvar oteli. C'est un peu cher pour la distance, mais ne connaissant pas la ville et avec les sacs, je n'ai pas vraiment le choix.
L'hôtel (15 millions) n'est pas tout jeune et rappelle ceux de Syrie. C'est propre, il y a de l'eau chaude et la clim : avec la chaleur qu'il fait ici, ça peut servir.
Le réceptionniste essaie (mal) de cacher sa stupeur de me voir débarquer. Il me félicite pour mon turc : lui, je le comprends relativement bien, mais je dois faire répéter plusieurs fois certains autres dont l'accent me pose un probleme. Pour que ce soit plus clair, il faut commencer par remplacer les "Woueu" par des "V", ça prend un peu de temps !

17 septembre 2004

Mardin

La kirklar kilisesi est également syriaque, mais orthodoxe : beaux bâtiments dans le style de la ville.
La Zinciriye Sultan Isa medresesi serait de l'époque artoukide (1.385) : belle porte notamment, mais impossible a photographier correctement a cause de sa hauteur. L'école, perchée sur les hauteurs de la ville donne sur la plaine.
Un tour comme d'hab a l'ulu cami (1199), surtout pour son minaret : l'intérieur est trop sombre sans flash pour les photos.
Derniere visite pour la vieille ville : l'actuel immeuble des PTT, ancienne demeure d'un patriarche syriaque qui date de 1890 (la demeure, pas le patriarche). Décidément, Mardin cache une foule de trésors ! Il faudra que je l'explore plus une prochaine fois et que je jette un coup d'oeil a la mosquée Sehidiye (Chehidiye) dont le minaret se dresse, dominant la plaine. Contrairement a 2002, les champs sont cultivés et s'étendent a perte de vue.
Quand les gosses qui me demandent d'ou je viens ne comprennent pas la réponse (la France n'est pas leur principale préoccupation), je leur précise que je viens du pays de Zidane. La, ça fait toujours tilt !
Devant le monastere - prix A/R négocié avec le patron du chauffeur de taxi sur les conseils d'un policier touristique : 15 millions (on s'est fait arnaquées en 2002 !) - il y a maintenant une petite boutique souvenirs-buvette. La visite est beaucoup plus rapide que la derniere fois et a part l'info qu'il y a une 50e de personnes qui y vivent, rien de neuf.
Nat est partie a 17 h 30 et avec une moyenne de 4 h de sommeil par jour sur la semaine, pas envie de trainer. 3 h 30 d'internet-café (payées 3 h) ou je dois lutter pour garder les yeux ouverts... mes posts doivent être bourrés de fautes !
Passage au bakkal pour me ravitailler en eau et en clopes (le mec me donne des bonbons !) et dîner léger sur la terrasse du Bilen. Brochette de poulet, salade, cola, nes : 10 millions. C'est presque 2 fois plus cher qu'ailleurs, mais je suis completement HS !

Eglises de Mardin

Les habitants de la vieille ville sont réellement serviables. A chaque fois ou presque qu'on croise quelqu'un, la personne vient nous demander ou on va, nous indique le chemin et nous fait escorter par des gosses pour que nous arrivions a bon port. Toute la journée c'est le relais !
Meryem Ana daterait de l'an 150 et une jeune femme, gardienne de la clé énorme nous ouvre pour visiter. Elle nous apprend qu'il reste 5 familles de Syriaques catholiques a Mardin et qu'ils ne rencontrent pas de probleme dans l'exercice de leur culte.
Quelques jolies décorations extérieures (a l'intérieur un poele de chauffage et son immense tuyau gâchent un peu la vue) m'obligent a me brûler les mains pour les photographier : c'est fou ce qu'une simple brouette en feraille peut être pénible a déplacer apres quelques heures en plein soleil !

16 septembre 2004

Hah

Vrai coup de coeur pour l'église de Hah ("repos") que j'avais cherché a localiser sans succes। C'est Yusuf a Urfa qui m'a indiqué que le village avait changé de nom. Le nouveau n'est pas plus indiqué sur les 3 cartes que jai consultées, mais ici ça ne pose pas de probleme pour trouver.
Le village au milieu de nulle part ressemble a un village endormi de contes de fées। Le chateau d'une hypothétique princesse est malheureusement en ruines et beaucoup d'habitants ont déserté, chassés par la guerre. Maintenant qu'elle s'est tue, d'autres grenades explosent, celles-ci porteuses de vie. La nature reprend ses droits et redevient telle qu'elle devait être il y a 2.000 ans quand a été bâti le joyau de ces montagnes : une petite chapelle blanche, simple, belle et émouvante.
Le site est tellement enchanteur qu'une légende prétend que ce sont les Rois-mages qui l'ont construite sur le chemin de Jérusalem।
Il y a moins de 50 ans, un clocher a été élevé a côté et actuellement des embellissements sont en cours de réalisation। Ce serait vraiment sympa de passer quelques jours ici, loin de tout et loin du temps... A prévoir pour un prochain voyage.
Retour sur terre. Midyat/Mardin : 64 km, 4 millions.
Pas la peine d'hésiter pour l'hôtel, a part le Bilen ça craint ! Prestations en baisse et prix en hausse, mais bon, pas envie de dormir dans une chambre surchauffée, sans eau et avec les cafards। 45 millions la chambre, puis 35 parce qu'on en prend 2 et comme je reste une nuit supplémentaire apres le départ de Nat, le directeur accepte de baisser le prix : 30 millions, petit dej sur la terrasse compris.
Ca fait plus d'une semaine que je n'ai pas mis les pieds dans un internet-café : 2 h 20 pour récupérer et virer en grande partie les plus de 600 mails en attente dans mes boites perso (presque autant sur l'OFK) et commencer a rattraper le retard du blog. 2 millions pour le temps passé, ce n'est pas ruineux.

Midyat, Mar Gabriel

Bus pour le vieux Midyat : 700.000 TL.
L'entrée de la maison de la culture qui date du début du 19e est a 500.000 TL (thé offert). La restauration étant terminée, il est possible d'y louer une chambre pour 50 millions.
L'église protestante proche est fermée, mais une jeune fille nous fait visiter Mar Sabel (syriaque orthodoxe) dont elle garde la clé.
Retour dans la nouvelle ville ou nous devons retrouver papy Ahmet pour aller a Mar Gabriel.
Le travail des enfants est théoriquement interdit en Turquie, mais ici ils travaillent carrément pour la municipalité. Dans les mini-bus bondés, leur petite taille leur permet de se faufiler aupres des voyageurs pour encaisser le prix du trajet.
Le monastere, a une 20 de kilometres de Midyat, conserve des structures byzantines, mais l'extérieur a été totalement rénové. Tres jolie architecture, genre palais syrien, qui garde la même unité au fils des restaurations et des aménagements.
Dans l'une des chapelles, des peintures de moins de 10 ans sont détériorées : témoignage de la "guerre" attestant que les lieux n'ont pas toujours été aussi paisibles dans un proche passé.
Le monastere qui date de la fin du 4e siecle sert de résidence a l'archeveque du Tür Abdin.
Comme a Mardin, notre guide refuse tout pourboire, contrairement aux allégations du Routard - qui n'est plus a une ânerie pres - qui prétend qu'il est fortement conseillé d'en laisser un !

15 septembre 2004

Hasankeyf

Le barrage bouleverse l'environnement pour irriguer les champs de coton et comme c'est souvent le cas des villes proches qui les subissent, Hasankeyf est tres souvent victime de coupures d'eau. J'aurais mieux fait de prendre ma douche avec le filet d'eau qui s'est remis a couler entre 1 h et 2 h du mat, parce qu'a 6 h, ce n'est même plus la peine d'y penser. Heureusement, les lingettes en tous genres, ça aide bien.
Petit dej turc traditionnel (bon) : tomates, concombres, olives noires, fromage, pain, beurre, miel : 4,250 millions.
Le passage pour acceder au premier turbeh est gardé par un chien qui n'a pas envie de nous laisser passer et nous le fait savoir. Comme j'ai déja, quelques photos d'extérieur feront l'affaire.
Le turbeh de Zeynal bey, lui aussi est gardé : par les ouvriers du chantier d'a côté qui prétendent que les photos sont yasak. La, ils commencent a me gonfler ! Comme il parait que l'instruction viendrait du maire (?), je les envoie me le chercher, mais évidemment personne n'est candidat et tout le monde préfere reprendre son travail.
Si quelques Européens n'avaient pas passé outre l'état d'urgence et les interdictions, l'OFK en tête, pour faire passer l'info, aujourd'hui il n'y aurait plus la moindre photo du site a interdire !
Certains gosses ne vont pas a l'école, les parents n'ayant pas les moyens d'acheter la tenue réglementaire. Le gouvernement avait pourtant prévu un projet de loi peu de temps apres les élections pour rendre l'uniforme non obligatoire au moins en primaire et pour la gratuité des livres scolaires. J'ai loupé un épisode la ?
Le chantier de fouilles pres de la mosquée Sulayman a beaucoup changé depuis 2001. Pas mal de trucs ont disparu, une rue de bitume sépare le site, et la "restauration" de certaines parties comme la mosquée ayyoubide est a pleurer.
Toutes les 5 mn quelqu'un me salue ou m'interpelle et je croule sous les conseils de vues a prendre. Du coup, mon turc commence a s'améliorer (merci les Kurdes), ce qui enchante le keuf de service a la citadelle qui est venu prendre un thé en bas pour changer du thé qu'il prend a longeur de journée en haut. Il faut absolument que je vienne le voir pour qu'il m'explique tout bien.
Avec la chaleur qu'il fait, ça va être difficile de ne pas rotir sur place ! Maintenant, l'entrée est payante : 2 millions. Nat demande la réduction profs, ce qui nous fait moitié prix sans vérification...

En vrac

- Ici, pas de portrait d'Atatürk comme ailleurs ou même les commerçants qui n'en pensent pas moins n'osent pas s'en dispenser.
- La situation économique est préoccupante. L'agriculture a bien repris, mais pour des cultures ingrates et tres peu rémunératrices pour ceux qui travaillent la terre : champs de coton a perte de vue !
- Pour les petits commerçants, l'avenir est sombre : les grandes surfaces les poussent les uns apres les autres a rejoindre les 70 % de chômeurs (non indemnisés évidemment).
- A part a Urfa, fief du clan Ocalan qui a donc toujours été plus épargnée que les autres villes, tous ici constatent que si il y a des avancées au niveau législatif, pas grand chose n'a vraiment changé sur le terrain (a part la levée de l'état d'urgence qui a un peu relaché la pression).
- Les jeunes qui ont suivi une scolarité normale refuse de suivre les traces politiques de leurs ainés.
- Seule une partie pauvre de quasi analphabets et donc sous-informée gobe que les keufs se font sauter tout seuls pour pouvoir accuser le PKK, ce dernier oeuvrant bien évidemment pour libérer les masses populaires ect... sans aucune exaction cela va sans dire et en utilisant les moyens les plus démocratiques qu'il soit. Les attentats sur Istanbul c'est a part, c'était juste pour l'argent ?!?
- Il y a beaucoup moins de militaires (aucun contrôle pour l'instant) mais les keufs sévissent : racket des commerçants en ville du côté de Diyarbakir et pressions, menaces et flicage pour les villageois.
- Les immeubles neufs poussent comme des champignons un peu partout. La plupart des Kurdes vivent dans des conditions lamentables et n'ont pas les moyens de les habiter. Les Turcs ne sont pas franchement candidats pour déménager dans la région. Question : qui les habitent ? A part "des riches", personne n'a pu jusqu'ici me donner de réponse précise, mais ça sent le déja vu...

Hasankeyf, citadelle

J'ai pas mal le vertige, mais comme Nat, jamais vu ! Même en l'aidant et en progressant a la vitesse escargot, ça nous prend un temps fou pour dépasser les çay bahçesi. Je la laisse a l'ombre pour profiter du site.
Ils ont disséminé les horribles panneaux jaunes explicatifs (en turc) un peu partout y compris sur la façade de certains bâtiments. Mot d'ordre : que ce soit surtout bien voyant !
Les visiteurs (majoritairement Turcs) qui montent ici considerent la cité comme une poubelle et n'hésitent pas a laisser bouteilles en plastique et autres détritus, quand ils ne prennent pas les salles du palais pour des toilettes !
A partir du grand palais heureusement, la plupart abandonne. Je peux enfin savourer pleinement le silence somptueux et le paysage sublime des montagnes. Seule dans la cité endormie, je peux avoir l'illusion d'être dans un autre temps... moments magiques écrasés de soleil...
Je n'ai pas le temps de tout faire et accessoirement, je manque d'eau et de pellicules. Il y a un vague échafaudage sur la deuxieme porte et une partie de ses pierres a disparu. Ce qu'ils ont l'intention de faire, mystere, mais j'ai repéré une des pierres qui traîne plus haut sur le site, jetée n'importe comment... bref, rien d'encourageant. Je suis contente d'avoir tout mitraillé les fois précédentes : il est impossible aujourd'hui de refaire certaines photos !
Je récupere Nat au passage et on file prendre les bagages, juste a temps pour le dolmus qui va a Midiyat.
Hasankeyf/Midiyat : 60 km, 3 millions. Dans le dolmus, on demande a un papy s'il connait un hôtel propre et pas hors de prix. Sa voiture l'attend a l'arrivée et il nous accompagne... au Yuvam. La, je refuse énergiquement, une fois ça suffit !
L'hôtel plus touristique est franchement cher pour l'endroit (45 millions) et on ne veut pas aller au köy chez papy : pas le temps.
Il nous conduit chez sa belle-fille (son fils est absent la semaine) qui trouve tout a fait normal de nous accueillir, et refusera d'accepter quoi que ce soit en remerciement : l'hospitalité, les Kurdes connaissent !

14 septembre 2004

Hasankeyf

Le motel a Hasankeyf a rouvert et comme c'est le seul, profite de la situation d'autant que l'ögretmenevi est complet. 25 millions par personne (ramenés a 20), douche et wc communs, pas de drap, couverture douteuse, cendrier et poubelle absents, ce qui évite de vider ou de changer.
Bonne nouvelle : Erdogan aurait promis que le barrage épargnerait la ville.
Un tour jusqu'a l'entrée de la citadelle avant la nuit me fait craindre le pire : pour soutenir la tour-porche, ils n'ont rien trouvé de mieux que de grosses barres et des câbles metalliques et histoire de fignoler, ils ont rajouté de "beaux" escaliers tout neufs et une sorte de guérite, le tout en feraille verte !
Le Tigre est boueux a cause du barrage qui approvisionne en eau les nombreux champs de coton et son cours est diminué. Heureusement que j'ai déja des centaines de photos...
Le tourisme naissant ayant déja fait des ravages, je suis obligée d'envoyer bouler la meute des petits guides sous peine de ne plus les voir décoller. Heureusement, les adultes (enfin, les hommes : a part dans les dolmus, aucune femme a l'horizon) rattrapent le coup : tout le monde vient nous saluer et veut nous parler.
Apres le resto, je fais le tour des internet-cafés : 2 en panne, 1 fermé, 1 introuvable... je vais avoir un sacré retard !
Nat prend un thé avec moi avant d'aller se coucher (se couche avec les poules !). J'en profite pour rédiger un peu avant que plusieurs messieurs viennent s'installer a ma table. Le serveur propose de me conduire en Irak (170 km) : vraiment tentant ! Si je n'étais pas pour encore quelques jours avec Nat...
Prix des 5 thés : 0 million, je suis misafir...

Dicle

Ergani (47।300 habitants selon le panneau a l'entrée de la ville) en dolmus (1 heure, 1,5 million), puis Dicle (13.000 habitants, 1/2 heure, 1,250 million). Bref passage chez les grands-parents d'une de mes correspondantes pour les saluer et lui rapporter quelques photos.
Mehmet, alias Moustache, en a une formidable ! Il a vécu 25 ans en France avant de revenir au pays. Sa femme nous a préparé un délicieux repas et tous les 2 insistent pour que nous restions au moins jusqu'a demain, mais une semaine ce serait mieux... C'est vrai qu'une aussi courte visite c'est ici difficilement acceptable. Ils sont Zazas comme la plupart des habitants au Nord de Diyarbakir, les Kurmandjis occupant principalement le Sud. Retour par un dolmus direct (0 million, nous sommes misafir) pour récupérer les bagages a l'hôtel et filer a Hasankeyf via Batman. A l'agence, j'ai droit a l'énumération de toutes les équipes françaises de foot de 1ere division, avec en prime leurs derniers scores ! Diyarbakir/Batman, c'est 5 millions, mais comme nous sommes misafir, ça ne fait que 4. Nat commence a piger mon attachement aux Kurdes : ben oui, sont capables d'être mignons tout plein !

13 septembre 2004

Diyarbakir, suite

On passe l'apres-midi entre le quartier des forgerons du grand bazar et les éventuels loueurs de voitures. On doit refuser les particuliers dans nos prix a cause de l'assurance et/ou du chauffeur imposé, et les 2 seules agences officielles pratiquent des tarifs prohibitifs : 96 millions la journée, soit plus cher qu'un vol pour Istanbul !
Dans la boutique de Mustafa, c'est le défilé, jusqu'a un grand-pere de plus de 70 ans qui vient me signaler qu'il cherche une femme au cas ou ça pourrait m'intéresser... Notre gentil accompagnateur (une 20e d'années) qui s'est mis spontanément a notre disposition pour la journée me répete que je suis çok güzel et regrette que la vie soit mal faite : si on avait le même âge, il m'épouserait. Entre les 2, ça fait une bonne moyenne !
Un "spas" a Mustafa m'a vallu un ban d'honneur et tous les forgerons s'interpellent : "Elle a dit merci en kurde !". Ils ne changeront jamais, ce n'est vraiment pas compliqué de leur faire plaisir !
On les laisse a leur enthousiasme pour filer a la Safa camii : bonne surprise, le minaret est sculpté comme ceux de Mardin ou de Hasankeyf.
Mustafa nous a prévenues que nous étions ses misafir (invité) et nous présente sa petite famille : 6 garçons et une fille. Si lui ne sait pas lire, ses fils vont a l'université ou sont en passe d'y entrer (la petite derniere est pour l'instant plus intéressée par les jupes de sa mere).
Dans la région, les études ne garantissent absolument pas de trouver un travail, même de serveur, mais l'élévation du niveau intellectuel est de bon augure.
Mustafa dont la famille vit ici depuis plus de 110 ans a une histoire d'amour typiquement kurde (trad. : qui finit mal). Il est tombé amoureux d'une Française de passage et a attendu de nombreuses années qu'elle revienne pour l'épouser. Bien plus tard, ayant perdu tout espoir, il a accepté, apres l'avoir vue une fois, la femme que sa mere lui avait choisie... et il en parle encore des décennies et 7 enfants plus tard.

Diyarbakir

Le serveur de la pastane met un moment a comprendre que je veux un nes chaud avec du lait froid. Le 1er qu'il m'apporte est au lait chaud, le second sans nes ! Incapable d'expliquer pourquoi il ne peut servir de lait froid : ne s'était même jamais poser la question, je préfere laisser tomber et ses petits pains sont bons (2 pogaca, 2 "nes" : 1,5 millions).
En sortant de l'ulu cami, on tombe sur le directeur de l'office du tourisme qui a arnaqué 2 copains a Nat. La, il termine un Belge qu'il a trimballé plusieurs jours et le laisserait volontiers si il était sûr de pouvoir nous mettre le grappin dessus...
Direction le minaret aux 4 pieds : bof ! Aucun angle pour l'avoir entier et le coin est passablement encombré. La petite mosquée dont il dépend, la Seyh Mutahhar camii, daterait de 1.500.
Pas plus d'angle valable pour la prendre, mais de l'entrée on aperçoit le clocher de St Antoine de Padoue (Mar Petyun). Ca tombe bien, le gardien qui parle français vient carrément nous chercher pour visiter, probablement alléché a la perspective d'un pourboire.
L'église du 17e était attenante a un monastere, maintenant en ruines. A peine entrées, le gardien nous force a nous assoir : il tient a débiter son discours avant de nous taxer. Il ressort de ses explications que les Chaldéens sont venus de Babylone, sont devenus catholiques en 1621 et que leur échevéché est a Bagdad.
Il y aurait une communauté de 450 famille en Turquie, soit entre 2.000 et 4.000 personnes. A Istanbul, ils sont représentés par Mgr Karatas qui officie au Balik pazari.
A Diyarbakir, 30 familles assistent un dimanche par mois a la messe. Les enfants vont a l'école publique et la communauté n'aurait aucun probleme avec les musulmans en général et les autorités en particulier : c'est bien la premiere fois que j'entends ça d'une minorité de la région ! Ces renseignements dignes de foi nous coûtent 3 millions (on l'envoie bouler pour les suppléments) et je peux faire quelques photos.
Avant de partir, le Monsieur qui n'a aucun probleme nous met en garde contre ces voleurs de Kurdes et me court apres pour vérifier que mon sac est fermé... pauvre type ! Si les Kurdes sont voleurs, ils ne le sont que de sourires et avec eux, c'est gratuit !!! Même pas besoin de poser de questions, ils s'empressent de nous indiquer l'église arménienne orthodoxe... enfin, les ruines de !
Surp Giragos a été totalement détruite par l'armée il y a une dizaine d'années. La situation s'améliorant, un projet de "restauration" sur 2 ans devrait débuter dans 6 mois pour réparer le gâchis. Ce que l'on devine derriere les portes fermées a dû avoir beaucoup d'allure si on en juge par les moignons d'arches et les débris des 3 autels.
La communauté arménienne orthodoxe a Diyarbakir ne compte plus qu'une trentaine de personnes, mais rencontre beaucoup moins de problemes depuis fin 2002, début 2003, donc apres la levée de l'état d'urgence. Il y a une petite chapelle qui accueille les fideles, mais elle est dans un état de pauvreté navrant.

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