La Cour constitutionnelle turque a interdit le HADEP !
Les juges ont estimé (entre autres) que le HADEP agissait contre l'intégrité de la Turquie et de la nation en aidant le PKK et ont ordonné sa fermeture en vertu des articles 101 et 103 de la Loi sur les partis politiques, et des articles 68 et 69 de la Constitution.
La Cour a ordonné la saisie immédiate des avoirs du parti et a également interdit toutes activités politiques pendant cinq ans à 46 de ses membres : Murat Bozlak, Hikmet Fidan, Kemal Bulbul, Kemal Okutan, Kudret Gozutok, Esref Odabasi, Recep Doganer, Mehmet Satan, Hamit Geylani, Mehmet Selim Okcuoglu, Hayri Ates, Hasan Dogan, Mehmet Yucedag, Arif Atalay, Huseyin Duran, Ismail Minkara, Hamza Abay, Yilmaz Acikyuz, Muharrem Bulbul, Serhat Inan, Guven Ozata, Kadir Bedir, Haci Pamuk, Ismail Turap, Abuzer Aslan, Riza Kilinc, Sukru Karadag, Ramazan Sertkaya, Mehmet Mansur Resitoglu, Hediyetullah Ulgen, Mehmet Emin Bayar, Suzan Erdogan, Halime Koklutas, Mehmet Yardimciel, Semistan Agbaba, Zeki Kilicgedik, Sakine Berktas, Hasan Yildirim, Beser Kaplan, Hidir Berktas, Sabri Sel, Ferhat Avci, Yasar Ucar, Ali Gelgec, Veysel Turhan, et Abuzer Yavas.
La procédure avait été lancée en janvier 1999, alors que Murat Bozlak purgeait plusieurs années de prison, condamné après que des inconnus (jamais retrouvés malgré la présence sur place de nombreux policiers) aient remplacé le drapeau turc par celui du PKK, lors d’un congrès, et malgré l’interposition des dirigeants du HADEP. Il n’a été réélu que fin 2000 et a démissionné au 1er janvier dernier après une campagne de presse particulièrement agressive du PKK contre lui. On peut donc se poser des questions sur la motivation et les réels motifs de sa condamnation, d’autant que le président actuel et qui avait tenu ce poste jusque fin 2000 ne subit pas la même interdiction…
Cette décision ne joue pas en faveur de la demande d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne : la Commission européenne s'est d’ailleurs déclarée «particulièrement préoccupée» et le porte-parole du ministère de l'Intérieur grec, dont le pays assure actuellement la présidence de l'UE, a qualifié l'interdiction du HADEP d'événement «particulièrement négatif pour la normalisation de la vie politique et la consolidation des institutions démocratiques en Turquie».
Dans la foulée, une procédure d’interdiction a été lancée contre le DEHAP…