13 septembre 2004

Diyarbakir

Le serveur de la pastane met un moment a comprendre que je veux un nes chaud avec du lait froid. Le 1er qu'il m'apporte est au lait chaud, le second sans nes ! Incapable d'expliquer pourquoi il ne peut servir de lait froid : ne s'était même jamais poser la question, je préfere laisser tomber et ses petits pains sont bons (2 pogaca, 2 "nes" : 1,5 millions).
En sortant de l'ulu cami, on tombe sur le directeur de l'office du tourisme qui a arnaqué 2 copains a Nat. La, il termine un Belge qu'il a trimballé plusieurs jours et le laisserait volontiers si il était sûr de pouvoir nous mettre le grappin dessus...
Direction le minaret aux 4 pieds : bof ! Aucun angle pour l'avoir entier et le coin est passablement encombré. La petite mosquée dont il dépend, la Seyh Mutahhar camii, daterait de 1.500.
Pas plus d'angle valable pour la prendre, mais de l'entrée on aperçoit le clocher de St Antoine de Padoue (Mar Petyun). Ca tombe bien, le gardien qui parle français vient carrément nous chercher pour visiter, probablement alléché a la perspective d'un pourboire.
L'église du 17e était attenante a un monastere, maintenant en ruines. A peine entrées, le gardien nous force a nous assoir : il tient a débiter son discours avant de nous taxer. Il ressort de ses explications que les Chaldéens sont venus de Babylone, sont devenus catholiques en 1621 et que leur échevéché est a Bagdad.
Il y aurait une communauté de 450 famille en Turquie, soit entre 2.000 et 4.000 personnes. A Istanbul, ils sont représentés par Mgr Karatas qui officie au Balik pazari.
A Diyarbakir, 30 familles assistent un dimanche par mois a la messe. Les enfants vont a l'école publique et la communauté n'aurait aucun probleme avec les musulmans en général et les autorités en particulier : c'est bien la premiere fois que j'entends ça d'une minorité de la région ! Ces renseignements dignes de foi nous coûtent 3 millions (on l'envoie bouler pour les suppléments) et je peux faire quelques photos.
Avant de partir, le Monsieur qui n'a aucun probleme nous met en garde contre ces voleurs de Kurdes et me court apres pour vérifier que mon sac est fermé... pauvre type ! Si les Kurdes sont voleurs, ils ne le sont que de sourires et avec eux, c'est gratuit !!! Même pas besoin de poser de questions, ils s'empressent de nous indiquer l'église arménienne orthodoxe... enfin, les ruines de !
Surp Giragos a été totalement détruite par l'armée il y a une dizaine d'années. La situation s'améliorant, un projet de "restauration" sur 2 ans devrait débuter dans 6 mois pour réparer le gâchis. Ce que l'on devine derriere les portes fermées a dû avoir beaucoup d'allure si on en juge par les moignons d'arches et les débris des 3 autels.
La communauté arménienne orthodoxe a Diyarbakir ne compte plus qu'une trentaine de personnes, mais rencontre beaucoup moins de problemes depuis fin 2002, début 2003, donc apres la levée de l'état d'urgence. Il y a une petite chapelle qui accueille les fideles, mais elle est dans un état de pauvreté navrant.

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