Aujourd'hui, vallée rose et vallée rouge, toujours avec les explications et les photos points de repère d'Ahmet, en plus le début du parcours est fléché।
Grimpette, grimpette, grimpette। J''essaie d'oublier un vertige naissant en croisant les doigts pour que ça ne s'aggrave pas, d'autant qu'il n'est pas question de demander de l'aide : pas un chat à l'horizon.
En voulant passer dans un tunnel étroit (de toute façon, il n'y a pas d'autre chemin), je rape un pare-soleil contre la paroi... ça ne fait que commencer !
Ce qui est galère c'est la poussière। La craie s'insinue partout et je passe un temps pas possible à nettoyer les objectifs, d'autant qu'avec le numérique ça ne pardonne pas : la haute résolution c'est valable aussi pour les défauts.
Arrivée à l'üzümlü kilise du 8e siècle (église avec du raisin), c'est fermé ainsi que la petite lokanta à côté।
Je continue sans me tromper pour une fois, jusqu'à un passage qui ne me dit rien du tout. Ils ont bien mis une corde, mais trop haute pour moi, et même sans matériel ça craint. J'essaie quand même en laissant le sac derrière... et me rattrape au dernier moment avant de faire un plongeon d'une dizaine de mètres.
Ouais, ben, demi-tour, parait qu'il y a 2 autres chemins en arrivant sur la gauche. Je fais donc des kilomètres de chemins sur la gauche qui ne mènent à rien : encore heureuse de retrouver l'église aux raisins !
Cette fois, la lokanta est ouverte et investie par des Français. Arrêt bouffe donc, et le gardien me donne les clés de l'église. Ici aussi, les fresques sont saccagées. Je lui explique le passage infranchissable (vertige, matériel), et sympa, il m'indique un chemin qui suit un cours d'eau pour rentrer.
En fait, ce n'est pas à côté mais dans l'ancien lit d'un torrent aux arrêtes aigues, avec tunnels, dont un de 37 m dans le noir total. J'utilise le flash pour me repérer et éviter une éventuelle chute, mais mon jean ne résiste pas à ce qui ressemble à de la pierre ponce !
Je suis obligée de laisser tomber le sac photo avant moi (impossible de sauter avec), ce qui vaudra au 800 SI (dont le miroir n'est plus là où il devrait être) un séjour dans les ateliers Minolta.
Aucune chance de rebrousser chemin, et brusquement 2 échelles à pic : mal fichues, en fer et la première en plein soleil, donc archi brûlante. J'ai des sueurs froides rien qu'à l'idée de descendre ces horreurs, d'autant que je ne vais pas laisser ici le matériel !
Une heure à pester contre le gardien de l'église qui m'a indiqué ce chemin après que je lui ai expliqué que j'avais le vertige et le matériel à transporter। Contre la Cappadoce, pleine de poussière et de chemins pas praticables et sans le moindre Kurde secourable. Contre l'autre naze qui m'a fait perdre 3 jours et empêchée de faire le parcours prévu : loin d'ici !
Je finis quand même par arriver entière, mais trop tard pour reprendre le trajet en sens inverse pour atteindre l'église aux pigeons dont le nom me plaisait bien।
Heureusement, la journée se termine agréablement, en compagnie de Français profs à Alep et d'un succulent dîner : toujours ça, et puis j'ai plein de chouettes photos !
Quand le chien fou est pas la on fait moins la maligne, c'est tout ce que je vois :o)
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