17 mai 2007

Dohuk

L’hôtel Hallal est confortable et ils ont bidouillé les prises normes GB pour pouvoir brancher les appareils aux normes françaises (entre autres). Dans tout le Kurdistan, les maisons et les hôtels sont visiblement équipés de prises GB et il y a généralement un adaptateur pour la télé et un pour le frigo : point. Pour le reste, les appareils étant aux normes françaises, ils forcent sur les prises ce qui les rend inutilisables ailleurs.
Comme je n’ai pas l’intention de flinguer mon matériel, il faut jongler dans le meilleur des cas avec la prise télé et l’adaptateur que j’ai emporté : trois accus pour les appareils photo qu’il faut recharger pendant quatre heures tous les jours, la batterie de l’Epson qui stocke les photos, mon téléphone portable et l’ordi portable de Sandrine qui nous évite de passer trop de temps sur Internet. Ca demande un minimum d’organisation, surtout dans les petits hôtels où il n’y a qu’une seule prise.
Appel de Khasro qui n’avait pas répondu à mon SMS il y a 10 jours mais se réveille maintenant que nous ne sommes plus à Erbil. Il y aurait urgence à discuter économie, mais j’ai l’autorisation de continuer ce que j’ai commencé avant de revenir… j’essaie de garder mon sérieux et je promets de rappeler à Erbil.
On a l’habitude avec les Kurdes : tout est toujours urgent et ils sont persuadés que si nous sommes dans les parages, ils ont tout le temps de terminer leurs petites affaires et de nous voir après, persuadés que nous allons tranquillement les attendre. Ils comprennent généralement après un temps plus ou moins long, ça dépend des cas : entre une semaine et quelques années !
Nous voulions retourner à Lalish qui mérite largement plus d’une heure de visite et faire quelques villages yézidis dans la foulée, mais le temps n’est toujours pas au rendez-vous. L’orage menace et le vent souffle.
On achète neuf cartes postales du Kurdistan (12.000 dinars : les seules que nous ayons vues jusqu’ici), puis demandons à l’hôtel des enveloppes blanches pas marquées «Kurdistan». Le courrier transitant par la Turquie, une telle mention heurterait à coup sûr la fameuse susceptibilité turque (qui se fout royalement de celle des autres) qui n’hésiterait pas à faire atterrir notre prose à la poubelle.

On récupère les fringues qu’on avait données à laver (32।150 dinars), avant de prendre un taxi pour la poste : ¾ d’heure de recherche pour arriver devant une porte fermée.
Pas grand-chose à faire aujourd’hui à cause du temps, donc on déjeune dans une pizzeria (pizza, eau, thé : 5.000 dinars pour deux), avant de se faire le bazar sans grande conviction : je suis tellement frustrée côté photos que je finis par photographier des œufs, sous l’œil ahuri des commerçants.

Nous avons rendez-vous ce soir au Jiyan avec Rushan pour diner avec les intervenants d’une conférence organisée par l’Institut kurde. Parait que le grand hôtel est crade, se déglingue, que la bouffe est naze et que le resto ne sert pas d’alcool : ça promet, mais c’est dans la suite logique de la journée !

J’ai avancé dans mes recherches sur le prix des clopes. Je ne veux pas faire de la pub à Philip Morris, mais les Marlboro longues c’est 6.000 dinars le paquet quand elles sont importées de Turquie et 2.000 dinars si elles proviennent d’un duty free. Les courtes importées de Turquie c’est 5.000 dinars et on en trouve à 1.000 dinars, mais là je déconseille : l’emballage est identique avec des mentions en anglais et arabe (ou sorani ?), mais le tabac ne ressemble pas a l'original et même en manque c’est dégueu !

On retrouve Rushan au Jiyan : les nanas de la diaspora m’épatent. Toujours coiffées, maquillées, sapées comme pour aller au dernier cocktail branché et évidemment en talons (très pratiques pour la montagne), le tout quelques soient les circonstances, leur emploi du temps ou leurs activités. A côté, on a l’air de soixante huitardes égarées ayant enfin retrouvé le chemin pour rentrer de Katmandou !

Sandrine m’avait dit que Rushan voulait des femmes pour une expo en septembre. Déjà, ce n’était pas gagné : je veux bien prendre des femmes, mais elles sont mystérieusement beaucoup moins nombreuses que les hommes et les gosses. Bon, en fait, le thème initial étant les femmes dans le cinéma, elle a élargit aux femmes dans les médias. Là, je ne vois vraiment pas ce que je peux faire pour elle avec ce qu’on a programmé et le peu de temps dont on dispose, déjà que nous avons remis à plus tard la région de Suleymaniye et les soufis. Au mieux, je peux lui faire une expo de femmes en écumant mes albums Turquie et en y incluant quelques gamines.

Bonnes surprises pour le diner, Anna est là, même si elle se fera coincer en milieu de table, on aura au moins le temps de discuter un peu et d’échanger nos coordonnées.

Monseigneur Raban est aussi présent et il a l’air super sympa. Je cafte immédiatement que le PDK m’a empêchée de le voir en 2005 à Amadiya. Il confirme : «Ils ont menti, j’étais là». Kendal préfère l’entraîner préférant visiblement lui éviter de nouvelles révélations...

A table, le repas n’est pas si insipide que ce qu’on nous avait prédit, mais l’ambiance n’est pas top. Normal, rien qu’à voir l’alignement des bouteilles d’eau ! Parait que le resto ne sert pas d’alcool, mais quand il y a un défit à relever… Sandrine appelle le serveur qui nous débouche une bouteille de vin, puis une autre pour les suivants, puis une autre. En quelques secondes, l’eau se change en vin : les noces de Cana version Kurdistan 2007 !

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