Journée tranquille à Bitlis, après toutes ces péripéties। On est assez surpris de nous voir, mais on nous fiche la paix. Ici, on se sent plus en Arménie qu'au Kurdistan. C'est d'ailleurs facile de distinguer la frontière. Il paraît que pour tracer celle entre le Kurdistan et l'Arabistan il suffit de faire marcher un chameau vers les montagnes jusqu'à ce qu'il refuse d'aller plus loin : là commence le pays kurde. Pour l'Arménie, ce sont les premiers bouleaux qui l'annoncent. Et à Bitlis, les bouleaux, les maisons et les toits côniques des turbehs et des mosquées annoncent déjà Van et Erzouroum.
Le russe commence même à apparaitre. Dans une rue de Bitlis un homme nous a demandé "panimachie tirki, roussi ?" En tous cas la température est agréable. Autour de 30 degrés pour qui vient du Botan, c'est l'idéal.
Dans la mosquée Sharafiyye j'ai vu deux tombes récentes, deux hommes, dont un maire de Bitlis : les sharafhanoghlu. Comme quoi les grandes familles ne sont pas toutes perdues.