23 mai 2007
Koyasandjak - Silemani
22 mai 2007
Shaklawa - Koya Sandjak
21 mai 2007
Salahaddin - Shaqlawa
20 mai 2007
Erbil - Saladin
La citadelle n'a pas changé, mais je n'avais pas prévu qu'il y aurait autant de végétation en cette saison. Les tombes du petit cimetiere sont planquées sous d'énormes chardons : pas simple pour faire un relevé précis et pour les photos.
Le soleil cogne, mais la montagne est splendide, majestueuse et remplie d'odeurs de fleurs et de fruits. Un vrai regal apres pres de 10 jours de mauvais temps.
Les poivriers (barou en kurde) parsèment le paysage et le chauffeur nous fait faire une longue balade jusqu'au coucher du soleil (110.000 dinars pour 4 heures)... 6 gigas de photos aujourd'hui, je me sens nettement mieux !
Diner dans le jardin de l'hôtel où nous attend un bar à bière... normal, faut bien occuper les longues soirées des peshmergas !
19 mai 2007
Hewler
Taxi pour rejoindre Ahmet à son bureau : avec huit ans d’expérience, il rappelle immédiatement au premier SMS. Il nous plante une bière dans la main et ses collaborateurs sont priés d’aller faire les courses, et la bouffe pendant qu’il y sont. Visite rapide malgré ses protestations, d’autant qu’il a bien noté que nous dormions à l’hôtel et pas chez lui comme promis, mais nous avons rendez-vous demain à huit heures pour un pique-nique dans la région de Saladin. Rendez-vous à 8 h pour une heure et demie de route, là déjà on râle. Personne ne sera au rendez-vous avant au mieux 11 h et en étant très optimiste. Se lever à 6 h 30 pour poireauter des heures, on apprécie moyen, mais les Kurdes en costume traditionnel, je ne suis pas contre pour les photos, surtout que les connaissant, je pourrai aussi prendre des danses, d’autant que la météo promet enfin du soleil. En rentrant à l’hôtel, appel de Rushan : rendez-vous avancé d’une demie heure. Là Sandrine craque : heu, tu y tiens tant que ça où je peux annuler ? Annule, j’ai besoin d’être de bonne humeur pour prendre de bonnes photos, et là je risque de râler toute la journée d’avoir attendu pendant des heures, alors que je savais d’avance que personne à part nous ne serait ponctuel. Notre première expérience de ce genre d’expédition, c’était en Syrie. La veille au soir, tout le monde avait reçu l’ordre d’être prêt à partir à 7 h du matin, pour voyager à la fraiche. Evidemment, même si ça faisait tôt, à 7 h tapantes, nous étions prêtes… à attendre que les autres se réveillent, le premier qui a ouvert un œil ayant quand même attendu 11 h. Tout ça pour s’entendre dire d’un air étonné «Alors vous, quand on vous demande d’être prêtes à 7 h, vous êtes prêtes à 7 h ???»… Gggrrrrr !
18 mai 2007
Erbil le retour
Les Kurdes (et Kurdistanis si j’en juge par Monseigneur Raban) sont des dingues de photos : les flashs des numériques crépitent sans répit !
Khasro, à qui j’ai laissé un SMS il y a 5 heures pour le prévenir que nous étions à Erbil, me rappelle. Je l’informe que je passe la soirée chez des amis. Réponse : «C’est bien (…) tu peux venir maintenant ?». NON ! JE SUIS CHEZ DES AMIS !!! En gros, faudrait les attendre des heures et même des jours entiers et tout laisser séance tenante dès qu’ils sont libres. Enfin, ce n’est pas grave constate-il puisque maintenant que tu es à Erbil, on aura du temps pour se voir.
L’expérience aidant, je préfère l’informer que nous ne serons pas ici en permanence, histoire qu’il arrive à s’organiser, d’autres dans le passé ayant subi avec étonnement des expériences douloureuses pour avoir compris un peu trop tard…
Comme nous ne nous sommes pas installées chez Ahmet (je sais, nous avions promis) et qu’il y a plusieurs personnes qui le connaissent, inutile d’espérer qu’il ne sera pas au courant. Je demande à Sandrine de lui envoyer un SMS pour le prévenir de notre présence et que nous passons la soirée chez des amis, mais que nous irons le voir demain. Il rappelle dans la seconde. «C’est bien (…) vous pouvez venir maintenant ?»… va falloir automatiser les réponses !
17 mai 2007
Dohuk
Nous avons rendez-vous ce soir au Jiyan avec Rushan pour diner avec les intervenants d’une conférence organisée par l’Institut kurde. Parait que le grand hôtel est crade, se déglingue, que la bouffe est naze et que le resto ne sert pas d’alcool : ça promet, mais c’est dans la suite logique de la journée !
J’ai avancé dans mes recherches sur le prix des clopes. Je ne veux pas faire de la pub à Philip Morris, mais les Marlboro longues c’est 6.000 dinars le paquet quand elles sont importées de Turquie et 2.000 dinars si elles proviennent d’un duty free. Les courtes importées de Turquie c’est 5.000 dinars et on en trouve à 1.000 dinars, mais là je déconseille : l’emballage est identique avec des mentions en anglais et arabe (ou sorani ?), mais le tabac ne ressemble pas a l'original et même en manque c’est dégueu !
On retrouve Rushan au Jiyan : les nanas de la diaspora m’épatent. Toujours coiffées, maquillées, sapées comme pour aller au dernier cocktail branché et évidemment en talons (très pratiques pour la montagne), le tout quelques soient les circonstances, leur emploi du temps ou leurs activités. A côté, on a l’air de soixante huitardes égarées ayant enfin retrouvé le chemin pour rentrer de Katmandou !
Sandrine m’avait dit que Rushan voulait des femmes pour une expo en septembre. Déjà, ce n’était pas gagné : je veux bien prendre des femmes, mais elles sont mystérieusement beaucoup moins nombreuses que les hommes et les gosses. Bon, en fait, le thème initial étant les femmes dans le cinéma, elle a élargit aux femmes dans les médias. Là, je ne vois vraiment pas ce que je peux faire pour elle avec ce qu’on a programmé et le peu de temps dont on dispose, déjà que nous avons remis à plus tard la région de Suleymaniye et les soufis. Au mieux, je peux lui faire une expo de femmes en écumant mes albums Turquie et en y incluant quelques gamines.
Bonnes surprises pour le diner, Anna est là, même si elle se fera coincer en milieu de table, on aura au moins le temps de discuter un peu et d’échanger nos coordonnées.
Monseigneur Raban est aussi présent et il a l’air super sympa. Je cafte immédiatement que le PDK m’a empêchée de le voir en 2005 à Amadiya. Il confirme : «Ils ont menti, j’étais là». Kendal préfère l’entraîner préférant visiblement lui éviter de nouvelles révélations...
A table, le repas n’est pas si insipide que ce qu’on nous avait prédit, mais l’ambiance n’est pas top. Normal, rien qu’à voir l’alignement des bouteilles d’eau ! Parait que le resto ne sert pas d’alcool, mais quand il y a un défit à relever… Sandrine appelle le serveur qui nous débouche une bouteille de vin, puis une autre pour les suivants, puis une autre. En quelques secondes, l’eau se change en vin : les noces de Cana version Kurdistan 2007 !
16 mai 2007
Amadiya, Amadiye, Amedi
A Amedi, nous allons déposer nos sacs au bureau PDK, puis chez un responsable qui nous envoie voir un historien et manger à Sulav : pas la peine de discuter que nous n’avons pas le temps et pas faim, il ne veut pas en démordre.
Le fameux historien prétend qu’Amadiya est habitée depuis plus de 3.000 ans, parle d’Alexandre et des Mèdes, et nie farouchement que Zengi ait quelque chose à voir avec la ville et le nom qu’elle porte. Si lui est historien, je suis mère supérieure au couvent de sainte Ursuline… au moins.
A tout hasard, je lui demande s’il connaît le nom des architectes ou pour qui ont été bâtis les deux turbehs. Le premier serait celui de Rushan, fille d’Ismaïl Pacha (fonctionnaire ottoman en poste à Amadiya), le second celui du sultan Hussein Vali (1534 – 1576) prince du Badinan.
Il tient à nous accompagner ; le PDK nous a prêté une voiture, un chauffeur, un peshmerga et une mitraillette. Nous commençons par l’emplacement d’un ancien temple de Mithra, puis par la seule porte de la ville qui existe encore. Je ne sais pas comment il s’y prend, mais il est continuellement dans mon champ et incapable visiblement de parler en marchant : pendant qu’il discute avec Sandrine, j’attends en plein soleil qu’il se taise et qu’elle puisse lui demander de se déplacer pour que je puisse photographier.
Nous continuons par la mosquée qui aurait été bâtie à l’emplacement de temples zoroastrien et chrétien. Pour l’ancienne école coranique, enfin ce qui reste, il nous lâche enfin. Comme la ville est petite et que j’ai déjà fait, le tour photo complet est rapide.
Nous avons prévu d’aller à Saladin avec un arrêt à Barzan pour photographier la tombe de Mustafa Barzani. Comme il y en a pour trois heures et qu’il sera trop tard pour les photos, nous nous renseignons sur le prix du seul et fameux motel crade : 80 $ la nuit et 120 $ pour le trajet : c’est vraiment de l’arnaque !
Bon, retour à Duhok pour 60.000 dinars, alors que le trajet inverse nous en a coûté 35.000. Le Pir prévenu par Sandrine nous donne rendez-vous au centre yézidi et nous accompagne à un hôtel qu’il veut payer, ce que nous refusons énergiquement. Pas de problème par contre pour qu’il négocie pour nous, ce qu’il fait très bien d’ailleurs : 70 $ ramenés à 40 $ (54.000 dinars) pour un salon-cuisine et deux chambres doubles.
Je commence à m’interroger sur le prix des clopes : 5.000 dinars le paquet à Duhok et Zakho, 2.000 dinars à Zakho encore et à Amadiya ?!?
15 mai 2007
Messe et fête chrétienne
14 mai 2007
Villages chrétiens
13 mai 2007
Paperasse, Yézidis, Chrétiens et whisky
Nous sommes bien près de l’évêché construit il y a un an et demi (cadeau du Gouvernement), mais son évêque (ordonné en 2002 devant 7।660 personnes) est pour l’instant à l’église. On nous conduit là-bas et il nous reçoit avec un «Qui êtes-vous ?», avant de nous faire la bise quand il apprend que nous sommes des amies de son cousin. On va ensemble voir un village chrétien proche dont il surveille les travaux de restauration de l’église, puis on revient ensemble à l’évêché, mais il ne comprend pas que nous n’y avons pas laissé nos affaires plutôt que d’aller nous installer à l’hôtel.
Il nous conduit à son bureau et nous attaquons les présentations et nouvelles d’usage। Il y aurait mille familles chaldéennes dans la région de Zakho et le Gouvernement s’occupant activement des minorités, il n’hésite pas à créer des comités mixtes chargés de faire avancer les choses. Mar Patros a lui-même participé à un groupe chargé d’améliorer les conditions de vie de la population, en collaboration avec un mollah et un juge.
Puis il nous demande si nous avons faim et si nous voulons boire quelque chose. Comme c’est l’heure effectivement de manger, c’est oui aux deux questions, mais je ne m’attendais pas à la bouteille de Chivas : pas la mignonette, celle d’un litre… qu’il a visiblement l’intention de caser dans nos trois verres.
Je prévois le coup et j’ajoute un maximum d’eau au mien, le remplissant à chaque gorgée histoire qu’il soit toujours plein, et je mange pour limiter les effets du whisky. Je me méfie des alcools forts et j’évite d’ailleurs de boire en voyage. Sandrine non et Monseigneur en rajoute en ouvrant une deuxième bouteille… là, ça déraille un peu. Je le trouve un peu trop tendre pour le peu de temps qu’on se connaît, et Sandrine dans un grand élan de compassion et de fraternité lui explique que je suis totalement athée, ce qui ne lui viendrait jamais à l’esprit dans un état normal.
Soirée placée donc sous le signe de la paix, de l’amour (des Kurdes), et du whisky. Monseigneur se lamente que nous ne voulons pas dormir ici et Sandrine le console que nous le ferons demain. Elle m’explique qu’elle est d’accord pour partir, mais qu’elle ne sait plus comment faire pour marcher droit : pas grave, on n’en est pas à notre coup d’essai, suffit qu’elle me donne la main et qu’elle me suive : je m’occupe du reste.
A l’hôtel, je demande si quelqu’un sait où trouver des clopes à cette heure, mais tout est fermé. Heureusement, entre fumeurs, il y a solidarité : un Kurde de Turquie avec qui je discute un moment me donne un paquet des siennes et refuse fermement que je le lui paie.
Je récupère Sandrine qui m’attend sagement assise sur un canapé et l’emmène se coucher. Elle s’endort immédiatement, j’espère juste qu’elle n’aura pas trop bobo crâne demain…
12 mai 2007
Bordel !
Pas de chance pour lui, mais vu l’orage, il n’a aucune chance de nous voir partir en courant, d’autant que j’ai bien l’intention d’en profiter pour faire des photos de mon premier bastringue kurde… premier tout court d’ailleurs.
Côté bouffe, comme les clients ne viennent évidemment pas pour ça, c’est médiocre. Brochettes de poulet, assiette de pistaches, salade pois chiches tomates et une bouteille de Syrah 2003, 48.500 dinars dont 30.000 pour le vin.
Duhok
On a encore zappe le petit dej, donc resto vers 11 h 30. On commande un plat chacune, plat qui pourrait amplement nourrir deux personnes, d'autant qu'on nous apporte aussi (visiblement c'est compris dans le prix) huit entrées et une soupe : on ne risque pas de mourir de faim dans le coin ! Avec de l'eau et du thé, l'addition est vraiment plus que raisonnable (19.000 dinars, environ 11,50 euros).
On profite d'un rayon de soleil pour voir le barrage et les vestiges neolitiques (à priori). Ca grimpe (bonjour le vertige) et le vent souffle. Il nous apporte d'ailleurs de nouveaux nuages à peine la visite terminee.
Encore un chauffeur de taxi qui une fois qu'il nous a deposees à Dream City nous dit que nous devons lui donner ce qu'on veut. Bon, ca va mieux, on connait en gros les tarifs. Ici c'est entre 2.000 et 3.000 dinars, soit environ entre 1,2 et 1,8 euros.
Le parc n'ouvre qu'à 16 h. En attendant, on discute avec un petit jeune qui vient de Suède et qui nous explique qu'ici, les gens ne viennent pas dans les super marches pour faire des courses, mais pour admirer !
On laisse passer l'orage qui continue mais qui veut bien laisser la place a un rayon de soleil le temps que je fasse quelques photos.
Il y a des piscines super sympas, des aires de jeux pour les enfants où vont aussi sagement se balader les amoureux, mais pour le reste c'est trop tôt. Les attractions ne fonctionnent que le soir aux heures fraiches... pour aujourd'hui, ca aurait pu demarrer plus tot : toutes les heures sont fraiches... et humides !
11 mai 2007
Duhok - Lalesh
10/05/2007 - Ankawa
Comme j’ai suivi la piste des Chrétiens en Turquie, on va faire un tour à Ankawa pour continuer ici, parait qu’en plus c’est un quartier résidentiel.
Ben franchement, ça ne casse pas des briques ! Des gardiens armés devant des maisons sans le moindre intérêt, pas de vie ni de chaleur dans les rues, rien à voir avec le centre d’Erbil. Côté Chrétiens, ou plutôt Chrétiennes, on repassera : rien qu’à voir leur air aimable, on a envie d’être ailleurs, d’autant que côté tenue vestimentaire, elles se feraient huer dans la plus intégriste des cités de banlieue parisienne !
L’église Saint Joseph date de 1981, et côté photos, le ciel couvert n’arrange pas le mauvais goût dont a fait preuve son architecte !
Pas envie de traîner ici, on prend un taxi pour la citadelle et son musée du tapis. Il y en a de très chouettes et je n’avais pas eu le temps d’en faire le tour la dernière fois.
Pour finir la journée on décide de changer de crèmerie et d’aller tester le resto-jardin de l’hôtel Sar Chra. Il y a un grand buffet composé d’entrées et une excellente soupe de pois chiches (je ne connaissais pas). Avec un raki (Yeni Raki turc) chacune, 40.000 dinars c’est raisonnable.
Au moment de rentrer, il est plus d’une heure et pas de taxi en vue. La police nous explique qu’elle va arrêter le premier qui passera. Effectivement, elle le fait la police, et même si son passager allait dans la direction opposée, personne ne lui demandera s’il était d’accord pour faire un détour !
10 mai 2007
Fin de journée kurde
Ca fait plaisir de le revoir après toutes ces années et je le trouve plus en forme que la dernière fois à Istanbul. Evidemment, entre les procès à répétition visant à le mettre a l'ombre pour un temps raisonnable pour avoir osé éditer des livres pas vraiment dans la ligne du discours officiel et les menaces du PKK, côté pressions il avait de quoi faire.
Il y a une Allemande (d'un Parlement si j’ai bien compris) et deux Kurdes de Turquie. Ca parle un peu toutes les langues, chacun n’utilisant pas forcément la sienne, et tout le monde arrivant à peu près à suivre. De mon côté, depuis que je suis ici, je trouve que je comprends nettement mieux le kurde qu’avant : merci les cours de turc ! En fait, si on enlève du turc les mots d’origines arabe, perse et française, reste pas grand chose, mais perso ça m’aide pas mal !
L’Allemande est sympa mais a l’air passablement interloquée par nos rapports avec les Kurdes (ce n’est pas la première, ni la dernière d’ailleurs). Comme elle nous a parlé de l’effroyable condition féminine kurde, j’espère que la vue d’Ahmet nous préparant un repas, le plus naturellement du monde, lui permettra de rapporter d’autres infos dans son pays que l’insipide blabla habituel de mise en Europe.
Si elle arrive à partir relativement tôt, on ne rêve pas, c’est la seule chose que les Kurdes ne nous accorderont jamais. Une fois entre nous, Ahmet plaide pour que sa maison (très chouette il est vrai) nous serve de point de chute. Ok quand nous reviendrons sur Erbil, mais ce soir, nous rentrons à l’hôtel. Pas de problème… jusqu’au moment bien sûr où on veut partir ! Toutes les excuses sont bonnes d’un côté et de l’autre. Il réussit même à piquer une chaussure à Sandrine, mais quand on a décidé de partir, on le fait, pieds nus s’il le faut. L’argument évident pour Ahmet, c’est qu’à cette heure, il n’y a pas de taxi… Avec tous les trucs qu’ils sont capables de raconter pour nous convaincre, on n’y croit pas une seule seconde, donc on part en le laissant bouder dans soin coin.
Vous avez déjà vu un Kurde bouder ? S’il osait, il nous vouerait aux Enfers, sauf que comme il n’est pas certain qu’on le laissera y entrer quand il aura fini, il prend l’air de celui qui nous a rayé à jamais de sa vie… mais ça, on n’a encore jamais vu !
On le laisse donc bouder. Le problème c’est qu’on ne sait pas vraiment où on est et qu’il n’y a absolument personne dans les rues, et en conséquence c’est vrai, aucun taxi.
Je ne compte pas sur mon sens de l’orientation, mais après un panneau indiquant Mossoul et Duhok, celui de Sandrine lui souffle qu’on marche dans la mauvaise direction. Demi-tour donc, mais aucune pancarte pour nous indiquer quoique ce soit. On finira bien par trouver des peshmergas, ahuris par notre présence en pleine nuit mais dont le sens de l’hospitalité et du devoir leur interdira de nous laisser errer seules plus longtemps.
Et finalement miracle : un taxi passe, n’y croit pas, fait demi-tour quand même et nous demande où nous voulons aller. Nos anges gardiens ont encore bien bossé, à croire que les discours de Sarko sur le bienfait des heures sup les a convaincus !
09 mai 2007
Bien vu Fidji !
08 mai 2007
Hewler suite
Taxi pour le parc des martyrs. Sous le soleil, c’est aussi magnifique que prévu : des roses, des roses, des milliers de roses ! Une profusion de variétés, de couleurs et d’odeurs sublimes, un vrai jardin d’Eden !
On se fait un dej/goûter près du bazar. Malgré la chaleur, on risque un kebap (avec 2 bouteilles d’eau : 4.000 dinars), avant d’aller à la chasse à la carte Sim qu’on trouve relativement facilement (40.000 dinars).
Tour photo au bazar : ils sont tous craquants avec leurs sourires intimidés et ravis. Je ne sais plus où donner de l’objectif, et l’air fier de ceux que je photographie nous fait marrer : les voisins de boutique n’ont pas fini d’en entendre parler !
Je fais une provision photo des produits courants : miel (celui avec les alvéoles), gomme arabique, épices, résiné, fromage, tapis, mousseline de Mossoul (évidemment)… En sortant, comme je ne supporte plus le poids du matériel (j’ai les courroies incrustées dans les épaules), on décide de faire une halte pour boire un de ces jus de fruits aux couleurs délirantes quand un militaire pas kurde nous arrête.
Il a passé six mois à Bagdad et avant de retourner chez lui aux Fidji, il a trouvé plus prudent de passer ses derniers jours à Erbil "où il n’y a pas de problème de sécurité". Franchement sympa et absolument ravi d’entendre parler anglais.
Direction le Sheraton (les mauvaises habitudes se prennent plus vite que les bonnes !) où deux peshmergas nous ayant saluées, se ravisent et me rappelle à grands cris : si je peux photographier les dessins sur le mur de sécurité, je peux bien les photographier eux ! En fait, ils n’attendent tous visiblement que ça, mais sont trop bien élevés pour demander… sauf évidemment si je ne le fais pas spontanément. Le change au Sheraton (jusqu’à 22 h) est plus avantageux qu’à l’aéroport : 175.650 dinars pour 100 euros. Comme on a mis la carte Sim dans le portable de Sandrine qui n’est pas débloqué (le portable, pas Sandrine) et que le mien est resté à l’hôtel, on a une bonne excuse pour glandouiller encore une soirée plutôt que d’appeler nos contacts pour organiser la suite. On s’excusera demain de les avoir faits attendre pendant deux jours, mais sans téléphone… Le taxi du retour est folklo. Il nous serre la main, mais ne me rend pas la mienne, mais alors pas du tout. Passées les quelques secondes où le doute n’est plus permis, je la reprends de force, enfin j’essaie, mais peine perdu. Il s’accroche ferme, pose sa main sur mon genou, essaie de prendre celle de Sandrine, et comme il n’a que deux mains, évidemment, le volant vit sa vie.
Ce n’est pas un petit mec mal élevé qui va nous impressionner, mais on ne tient pas franchement à se planter en voiture. On le remet donc fermement à sa place avec les mains là où il faut bien en vue sur le volant et comme on n’a jamais vu ça au Kurdistan, bien qu’il prétende être Kurde, on passe aux questions. Ouf, l’honneur kurde est sauf, c’est un chrétien d’Ankawa ! N’empêche, on ne voudrait pas cafter, mais c’est les peshmergas qui nous ont confiées à lui !
Farniente à Erbil
07 mai 2007
Départ... enfin !
Direction la citadelle ou un papy passera son temps à nous pister l'air amusé mais digne : en fait, il n'ose pas le demander, mais il veut être pris en photo... on prend !
C'est splendide, mais comme il est trop tard pour les photos, on reviendra. Ca vaut le détour : en fait de parc, c'est un véritable jardin de roses ! Il y en a partout, des blanches, des roses, des rouges... le tout agrémenté d'arbres, de verdure et de jets d'eau. Une petite merveille de goût, d'odeur et de fraicheur.
Pour ne pas casser l'ambiance, on decide de se laisser du temps avant d'être kidnappées et de remettre a plus tard la recherche active d'une carte téléphonique. Les amitiés impatientes attendront un peu, le temps d'aller rendre au resto du Sheraton l'hommage qui lui revient de droit.
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